Les créanciers publics membres du Club de Paris ont décidé mercredi d'annuler la totalité de la dette de l'Afghanistan à leur égard, soit 1,026 milliard de dollars, selon un communiqué de cette instance qui réunit 19 des principaux pays industrialisés.

Cela représente près de la moitié de la dette extérieure publique afghane au 20 mars 2009, qui était de 2,104 milliards de dollars, même si d'autres allègements ont entre-temps été décidés par des créanciers multilatéraux, a-t-on précisé à l'AFP au Club de Paris.

Lors d'une réunion dans la capitale française, les représentants des États du Club de Paris et de l'Afghanistan «ont convenu d'une annulation de dette», Kaboul ayant rempli les conditions le 26 janvier établies dans le cadre de l'initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE), selon le communiqué.

L'annulation concerne d'une part 441 millions de dollars, soit «l'effort incombant au Club de Paris dans le cadre de l'initiative PPTE renforcée», et d'autre part «un allègement additionnel de 585 millions de dollars», que les pays créanciers se sont engagés à fournir «à titre bilatéral et sur une base volontaire».

Cela représente en tout une annulation de 1,026 milliard de dollars, soit «un allègement à 100%» de la dette afghane à leur égard.

Cette décision s'inscrit dans le cadre d'un accord ratifié fin janvier par le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale, ouvrant la voie à une réduction de la dette extérieure de l'Afghanistan de 1,6 milliard de dollars.

De son côté, le gouvernement afghan, représenté par le ministre des Finances Omar Zakhilwal, s'est engagé «à utiliser les ressources additionnelles provenant de l'allégement de sa dette pour atteindre les objectifs prioritaires» en faveur du développement, souligne le Club de Paris.

Kaboul a atteint le «point d'achèvement» de l'initiative PPTE après avoir «mené à bien un certain nombre de réformes importantes en dépit d'un environnement extrêmement difficile caractérisé par l'insécurité, une crise alimentaire, et une situation politique difficile», selon le FMI et la Banque mondiale. Ces réformes concernent la gestion de la dette, le secteur minier, la santé et l'éducation.

Le directeur de la Banque mondiale à Kaboul, Nicholas Krafft, avait cependant prévenu fin janvier que l'Afghanistan restait «un pays à haut risque pour la dette étant donné sa dépendance aux financements de donateurs».