Au moins 10 insurgés islamistes ont été tués mardi par les missiles de drones américains dans une zone tribale du nord-ouest du Pakistan où Washington vise fréquemment les talibans et les cadres d'Al-Qaeda, ont annoncé des responsables militaires pakistanais.

L'attaque visait un complexe de bâtiments utilisés par les talibans pakistanais alliés au réseau d'Oussama ben Laden près de Datta Khel, un hameau en pleine montagne dans le district tribal du Waziristan du Nord, le long de la frontière afghane, selon trois hauts responsables des services de sécurité, qui ont requis l'anonymat.

«Au moins dix insurgés, essentiellement des étrangers, ont été tués», a détaillé l'un d'eux, précisant que les drones avaient tiré cinq missiles.

Trois autres responsables militaires ou du renseignement ont confirmé le bilan, l'un d'eux précisant que des «Arabes» figurent parmi les victimes. Les militaires désignent par «étrangers» ou «Arabes» les combattants d'Al-Qaeda non pakistanais ou afghans, venant essentiellement du Maghreb, du Moyen-Orient ou d'Asie centrale.

Ces derniers mois, les unités de la CIA et de l'armée américaine basées en Afghanistan ont considérablement intensifié les attaques par leurs avions sans pilote dans les zones tribales pakistanaises frontalières, bastion des talibans pakistanais, sanctuaire d'Al-Qaeda et base arrière des talibans afghans.

Les bilans annoncés par ces responsables militaires, basés selon eux sur des renseignements fournis par les villageois, sont impossibles à vérifier de source indépendante, ces zones montagneuses étant très reculées et aux mains des talibans pakistanais.

Ces derniers sont les principaux responsables d'une vague de plus de 360 attentats suicide et d'attaques commando qui ont tué plus de 3.100 personnes dans tout le Pakistan en un peu plus de deux ans et demi.

À l'unisson d'Oussama ben Laden, à qui ils ont fait allégeance, les talibans pakistanais ont décrété, à l'été 2007, le jihad, la «guerre sainte» à Islamabad, allié-clé de Washington dans sa guerre contre le terrorisme depuis fin 2001.

Les missiles tirés par les drones Predator ou Reaper américains ont fait, en près de 100 attaques recensées, plus de 830 morts depuis août 2008, visant les insurgés islamistes mais n'épargnant pas, selon l'armée pakistanaise, de nombreux civils.

Les États-Unis considèrent les zones tribales pakistanaises comme l'«endroit le plus dangereux du monde», principal sanctuaire d'Al-Qaeda mais aussi base arrière des talibans afghans, qui infligent de lourdes pertes de l'autre côté de la frontière aux forces internationales, dont les deux tiers américaines.