Le Yémen a dit dimanche attendre une relance rapide de l'aide des donateurs pour financer un plan de développement crucial pour juguler la menace d'Al-Qaeda, au terme d'une réunion à Ryad.

La réunion de deux jours, qui s'est tenue sous l'égide du Conseil de coopération du Golfe (CCG - Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis, Oman, Qatar et Koweït) et a rassemblé les principaux donateurs, s'est achevée sans décisions concrètes.

Mais elle a été utile pour débattre des moyens d'allouer au Yémen, le plus pauvre des pays de la péninsule arabique, une aide de 5,7 milliards de dollars: 4,7 milliards de dollars promis par les donateurs en 2006 à Londres, dont moins de 10% ont été dépensés, et un milliard supplémentaire ajouté par la suite.

«Pour aider le Yémen à réaliser ses objectifs de développement, il est nécessaire d'accélérer la mise en oeuvre des engagements des donateurs», annoncés en 2006, a déclaré le ministre du Plan et de la Coopération internationale, Abdel Karim al-Arhabi.

M. Arhabi a présenté les grandes lignes du plan quinquennal de développement de son pays pour 2011/2015 aux participants à la réunion de Ryad, qui a rassemblé outre le CCG, les États-Unis, l'Union Européenne, la Grande-Bretagne, le Japon et la Banque Mondiale.

Selon M. Arhabi, le nouveau plan est axé sur l'éducation en milieu rural, le développement des services de santé et sociaux dans le pays et la lutte contre le chômage, qui touche plus de 40% de la population active, notamment par l'emploi de Yéménites dans les monarchies pétrolières du CCG.

Mais selon des participants à la réunion, la question d'une ouverture des portes du CCG aux travailleurs yéménites n'a pas été évoquée.

«Beaucoup d'idées ont été présentées. La principale tâche de cette réunion était d'examiner le rythme d'application des projets convenus au cours des trois dernières années», a déclaré à l'AFP Abdel Aziz al-Uwaisheg, directeur général des relations économiques internationales au CCG.

«Nous avons tenté d'identifier les blocages», a-t-il ajouté.

Cette réunion suit celle de Londres, fin janvier, avec l'idée de soutenir le Yémen face aux menaces d'Al-Qaeda qui avait revendiqué la tentative d'attentat de Noël dernier contre un avion de ligne américain entre Amsterdam et Detroit.

L'Arabie saoudite, principal pourvoyeur de fonds de son voisin yéménite, s'est acquittée de sa quote-part d'un milliard de dollars au titre de l'aide des donateurs promise en 2006 à Londres, a annoncé le vice-président du Fonds saoudien de développement (FDS), Youssef al-Bassam, lors de la réunion de Ryad.

«Nous espérons que les pays du CCG joueront un plus grand rôle dans le cadre du club des Amis du Yémen pour soutenir l'oeuvre de développement et la stabilité du Yémen durant les prochaines années», a déclaré le Premier ministre yéménite, Ali Mohammed Moujawar, en co-présidant samedi à Ryad avec le prince héritier saoudien, Sultan Ben Abdel Aziz, le Conseil de coordination bilatéral.

Il se référait à une réunion des «Amis du Yémen», prévue en mars ou avril probablement à Berlin selon des informations publiées à Sanaa.

Environ 45,2% des 24 millions d'habitants vivent sous le seuil de pauvreté, selon le gouvernement et le Fonds monétaire international (FMI), qui a averti que les réserves pétrolières pourraient se tarir dans 10 à 12 ans en l'absence de nouvelles découvertes.