L'Iran envisage de construire deux nouveaux sites d'enrichissement d'uranium disposant de nouvelles centrifugeuses plus efficaces durant la prochaine année iranienne, qui débute le 21 mars, a annoncé lundi le chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique.

«Inchallah (Si Dieu le veut), il est possible que nous commencions la prochaine année iranienne la construction de deux sites d'enrichissement sur ordre du président» Mahmoud Ahmadinejad, a déclaré Ali Akbar Salehi, cité par l'agence de presse Isna.

«Ces deux sites auront chacun la même capacité (...) que le site d'enrichissement de Natanz», a-t-il affirmé. Le site de Natanz, le seul dont dispose actuellement l'Iran, peut contenir jusqu'à 50 000 centrifugeuses.

Le président Ahmadinejad avait annoncé le 30 novembre que son pays allait construire dix nouvelles usines d'enrichissement d'uranium, en réponse à une résolution de l'Agence Internationale de l'Énergie Atomique (AIEA) condamnant l'Iran pour sa politique nucléaire.

Téhéran avait été condamné notamment pour avoir dissimulé la construction en cours d'un deuxième site d'enrichissement à Fordo, dans une zone montagneuse à une centaine de kilomètres au sud de Téhéran.

M. Salehi a précisé que «les nouveaux sites seront construits au coeur des montagnes» pour «être protégés contre toute attaque» aérienne qui pourrait être menée contre les installations nucléaires iraniennes.

Israël, qui redoute comme les occidentaux que Téhéran ne cherche à se doter de l'arme atomique malgré ses démentis répétés, n'a jamais exclu une frappe militaire contre les sites nucléaires iraniens.

L'Iran a déjà identifié cinq sites pour accueillir les nouveaux centres d'enrichissement, et est «en train d'en identifier cinq autres dispersés à travers le pays», a ajouté M. Salehi.

Il a également affirmé que le 9 avril, journée nationale de la technologie nucléaire, que le président Ahmadinejad allait «annoncer une bonne nouvelle à propos des nouvelles centrifugeuses» en construction en Iran.

«Ces nouvelles centrifugeuses auront une capacité plus élevée» pour enrichir l'uranium à une vitesse supérieure, et devraient être installées dans les nouveaux sites construits par l'Iran, a-t-il précisé.

M. Salehi a précisé que l'Iran voulait «arriver au stade où il sera capable de fabriquer entre 250 et 300 tonnes de combustible par an» pour ses futures centrales nucléaires.

L'Iran, qui a installé 8 610 centrifugeuses à Natanz, dont 3772 en activité, a déjà fabriqué dans ce site 2 056 kilos d'uranium enrichi à 3,5%, selon l'AIEA.

Téhéran a également commencé le 9 février à y produire de l'uranium enrichi à 20%, en dépit des protestations et des menaces de sanctions d'une partie de la communauté internationale.

Dans son dernier rapport publié le 18 février, l'AIEA s'est dite inquiète «sur l'existence potentielle d'activités secrètes passées ou présentes de l'Iran liées au développement d'une charge nucléaire pour un missile».

Les États-Unis, la Russie, la Chine et les Européens ont entamé des discussions au début de l'année sur de nouvelles mesures contre l'Iran, déjà sous le coup de trois séries de sanctions de l'ONU.