La Syrie a accepté le candidat choisi par les Etats-Unis comme nouvel ambassadeur à Damas, le premier depuis cinq ans, a indiqué vendredi un haut responsable du département d'Etat, ce qui ouvre la voie à l'annonce de son identité par la Maison Blanche.

«Nous avons l'accord des Syriens pour notre candidat. La date de l'annonce par la Maison Blanche est une autre question», a indiqué le responsable à l'AFP sous le couvert de l'anonymat.

En annonçant avoir soumis un nom à Damas il y a une dizaine de jours, le département d'Etat avait jugé «prématuré» d'indiquer l'identité de son candidat, qui après l'annonce par la Maison Blanche devra obtenir l'aval du Congrès américain.

Plusieurs médias avaient alors cité le nom de Robert Ford, un ancien ambassadeur en Algérie, qui a également occupé des fonctions à l'ambassade américaine en Irak.

Il s'agirait du premier ambassadeur des Etats-Unis à Damas depuis le rappel de son prédécesseur dans la foulée de l'assassinat à Beyrouth de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri.

Le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Mouallem, avait annoncé le 3 février que les Etats-Unis avaient nommé un ambassadeur, indiquant lors d'une conférence de presse, qu'il était «du droit de la Syrie d'étudier» la proposition.

L'administration Obama avait annoncé en juin 2009 son intention de nommer un nouvel ambassadeur en Syrie, un ancien ennemi jugé utile par les Etats-Unis dans leurs efforts pour la paix entre Israël et les Palestiniens.

Les Etats-Unis avaient suspendu leurs relations diplomatiques avec le pays, retirant leur ambassadeur, après l'assassinat de Rafic Hariri le 14 février 2005, pour lequel le pouvoir syrien avait été pointé du doigt.

Les relations américano-syriennes s'étaient déjà dégradées après l'invasion américaine de l'Irak en 2003, Damas interrompant la coopération en matière de sécurité avec les Etats-Unis. Washington a ensuite imposé des sanctions économiques à la Syrie à partir de 2004, accusant Damas de soutenir le terrorisme.

Mais depuis l'entrée en fonctions en janvier 2009 de l'administration de Barack Obama, les visites de responsables américains se sont multipliées en Syrie.

L'annonce du département d'Etat vendredi est intervenue juste après la révélation par la Maison Blanche d'une conversation téléphonique entre M. Obama et Saad Hariri, fils et l'un des successeurs de Rafic Hariri au poste de Premier ministre libanais.

Lors de cette conversation, M. Obama a dit à M. Hariri son souhait que justice soit faite aux auteurs de l'assassinat de son père, lui exprimant «son soutien ferme, et celui des Américains».

MM. Obama et Hariri «sont d'accord sur l'importance de soutenir les travaux du tribunal spécial pour le Liban afin que justice soit faite à ceux qui sont responsables de ce terrible crime», a précisé la présidence américaine.