Washington n'a pas de «contact direct» avec les talibans dans le cadre du processus de réconciliation et de réintégration des rebelles lancé par Kaboul, a affirmé dimanche l'envoyé spécial des États-Unis en Afghanistan Richard Holbrooke.

«La presse, depuis (la conférence de) Londres (le 28 janvier) a fait une fixation sur des conversations secrètes qui seraient en cours avec les talibans. Aussi, je veux dire très clairement que notre pays n'a aucun contact direct avec les talibans», a déclaré le responsable américain devant la conférence sur la sécurité de Munich.

Les États-Unis et les autres participants à la conférence de Londres sur l'Afghanistan ont donné leur appui à la démarche du président afghan Hamid Karzaï, qui essaie de convaincre les insurgés d'abandonner le combat, moyennant une protection et un travail.

«Chaque famille pachtoune dans le sud a des proches ou des amis qui combattent dans les rangs des talibans ou entretiennent des liens avec eux. Tels sont les faits, telle est la situation», a poursuivi M. Holbrooke.

«La majorité des gens qui se battent aux côtés des talibans n'ont pas de lien idéologique avec Al-Qaïda ou le mollah Omar, d'où le programme d'intégration» les concernant, a-t-il expliqué.

«La question numéro un, c'est que quelqu'un qui veut se réconcilier, réintégrer ou quoi que ce soit, doit rompre tout lien, tout engagement avec Al-Qaïda», selon lui.

«Pour la majorité des gens qui se battent aux côtés des talibans c'est une décision facile. Mais pour leurs dirigeants, elle pourrait être difficile», a-t-il estimé.