Les États-Unis pensent que le chef des talibans pakistanais Hakimullah Mehsud est mort, affirme une source des services de renseignement américains.

Cette source s'exprimait mercredi à Washington sous condition d'anonymat. Elle affirme que les Etats-Unis tentent encore d'établir la preuve de la mort de Mehsud, mais que son décès est considéré par le Pentagone comme l'hypothèse la plus plausible. Elle n'était pas en mesure de dire de quels éléments matériels dispose le renseignement américain.

La rumeur de la mort de Mehsud enflait depuis un tir de missile effectué à partir d'un drone américain à la mi-janvier. Ni les Américains ni les autorités pakistanaises n'ont communiqué officiellement sur son sort, mais elles menaient l'enquête.

Lundi 1er février, un de ses proches démentait la mort de son chef auprès de l'Associated Press. Mehsud se portait «bien», affirmait ce proche, et son mouvement s'apprêtait à fournir une preuve de vie dans les 48 heures, un délai désormais passé. Peu après ces déclarations, les talibans avaient jugé inutile de présenter une preuve de vie.

De son côté, un chef tribal s'exprimant sous couvert d'anonymat par crainte de représailles a affirmé il y a une semaine avoir assisté en personne aux funérailles de Mehsud.

Mehsud avait accédé au commandement du mouvement taliban pakistanais à 28 ans, au mois d'août, à la mort de Baitullah Mehsud, tué par un missile tiré par un drone.

Avant même d'accéder à ces responsabilités, il assumait de hautes fonctions militaires. Il avait par exemple revendiqué la conception de nombreux attentats, dont l'attaque menée contre l'hôtel Pearl Continental de Peshawar en juin 2009, et celle menée contre le bus de l'équipe sri-lankaise de cricket à Lahore, au début de la même année.

Il est également réputé être le cerveau de l'attaque menée contre une base de la CIA en Afghanistan, qui a fait sept morts à la fin de l'année 2009.