L'Iran s'expose à de «fortes sanctions» des États-Unis et d'autres grandes puissances en raison de son programme nucléaire, a déclaré mercredi le chef du Pentagone, alors que l'administration accueillait avec prudence les dernières déclarations de Téhéran.

Le secrétaire américain à la Défense Robert Gates a indiqué devant des parlementaires de la commission de la Défense que ces sanctions seraient sans doute «imposées en partie par le Conseil de sécurité des Nations unies et en partie par les Etats-Unis et les pays partageant leurs vues».

Il n'a pas précisé le type de sanctions en question.

Le Sénat a appelé récemment à viser les importations pétrolières iraniennes et les groupes non-iraniens qui font des affaires dans le secteur énergétique dans le pays, ou l'aident à produire ou à importer des produits pétroliers.

Mais l'administration Obama s'est montrée jusqu'ici réticente face à ces propositions.

Interrogé par les parlementaires sur des préparatifs militaires pour «éviter» que l'Iran se procure une arme nucléaire, M. Gates a proposé de répondre à la question à huis-clos, indiquant étudier «de nombreuses options».

Il avait jusqu'ici rejeté la possibilité d'une action militaire, jugeant la pression internationale et la diplomatie plus prometteuses.

Les propos de M. Gates interviennent alors que l'administration américaine a réagi avec prudence mercredi aux dernières déclarations du président iranien Mahmoud Ahmadinejad, se disant disposé à un échange d'uranium.

Le porte-parole du Conseil américain de sécurité nationale, Michael Hammer a souligné que la République islamique devait adresser sa réponse à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).

L'enrichissement d'uranium est au centre d'un conflit entre l'Iran et les Occidentaux, qui redoutent que Téhéran, sous couvert de son programme civil, ne cherche à produire de l'uranium suffisamment enrichi pour construire une arme atomique. L'Iran a toujours démenti un tel projet.

La Maison Blanche s'est montrée en revanche très ferme sur le lancement d'une fusée spatiale Kavoshgar-3 annoncé plus tôt par l'Iran, estimant qu'il s'agissait d'un «acte de provocation» alors que des observateurs notent avec inquiétude que les lanceurs spatiaux et les missiles balistiques utilisent des technologies communes.

En outre, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a appelé mercredi l'Iran a «libérer sans conditions» trois randonneurs américains détenus dans le pays ainsi que plusieurs de leurs compatriotes.

Elle a également nié toute négociation en cours avec Téhéran sur cette question, démentant des propos tenus la veille par le président iranien Mahmoud Ahmadinejad qui avait évoqué des discussions «en cours».

Téhéran détient depuis le 31 juillet trois Américains, Shane Bauer, 27 ans, Sarah Shourd, 31 ans et Josh Fattal, 27 ans, arrêtés en territoire iranien à proximité de la frontière irakienne qu'ils auraient franchie par erreur après s'être égarés lors d'une randonnée au Kurdistan irakien.