La prison de Bagram qui est située sur une base militaire américaine en Afghanistan devrait passer sous commandement afghan d'ici un an, a assuré mercredi le vice-amiral Robert Haward, chargé des questions de détention en Afghanistan.

«L'objectif du gouvernement américain est d'effectuer le transfert de cette prison au gouvernement d'Afghanistan aussitôt que possible, en accord avec les lois internationales», a déclaré le vice-amiral américain lors d'une conférence de presse téléphonique depuis Kaboul.

«Nous avons actuellement un plan à un an», a-t-il ajouté, se disant «optimiste» quant à la possibilité de s'en tenir à cette date butoir.

Il a expliqué la nécessité d'ici là de former 2 000 soldats afghans pour travailler dans la nouvelle prison, qui vient d'être inaugurée. Appelée «centre de détention de Parwan» (nom de la province où il se situe), cette prison peut accueillir plus de 1 000 prisonniers et remplace l'ancienne prison de Bagram qui hébergeait 650 détenus.

Le vice-amiral Haward a également relevé l'aide apportée par les Américains - Départements de la Défense et d'État, ministère de la Justice - dans la gestion des prisons afghanes de droit commun. «Nous les aidons à l'intérieur des prisons» et «nous les aidons à sécuriser les alentours», a-t-il précisé.

«La première priorité du général McChrystal (commandant des forces de l'OTAN en Afghanistan, ndlr) est de séparer les criminels de droit commun, et ceux qui sont tombés dans la guérilla accidentellement, des insurgés irréductibles», a-t-il rappelé.

Dans le détail, «une fois qu'une personne est arrêtée, on nous prévient mais on prévient aussi le gouvernement afghan, de telle sorte que le village, la circonscription ou la province est prévenue», a expliqué le vice-amiral.

«Si le village dit: « c'est un insurgé », cela nous permet de recueillir davantage de renseignements sur lui (...), s'il dit « le gamin a mal agi mais il peut faire mieux », alors peut-être qu'on peut l'intégrer dans un programme où il apprendra à lire et à écrire (...), si le village nous dit « vous vous êtes trompés de gars » et en donner la preuve, nous serons en mesure de le libérer».

«Nous voulons que nos partenaires afghans partagent la responsabilité tout au long du processus de détention, de telle sorte que la population afghane comprenne ce qu'on fait», a-t-il estimé.