Le Conseil de sécurité de l'ONU a annoncé mardi dans un communiqué avoir retiré cinq talibans de sa liste des personnes faisant l'objet de sanctions pour leurs liens passés avec Al-Qaeda.

La décision coïncide avec un appel récent du président afghan, Hamid Karzaï, qui a souhaité que certains talibans soient retirés de la liste des personnes sanctionnées, qui comprenait quelque 500 noms, dont ceux de 142 talibans.

Les cinq hommes sont l'ancien ministre des Affaires étrangères du régime taliban Abdul Wakil Mutawakil, l'ancien ministre adjoint du Commerce Fazl Mohammad, l'ex-ministre adjoint des Affaires frontalières Abdul Hakim, l'ex-ministre adjoint de la Planification Mohammad Musa et un ancien membre du service de presse du ministère des Affaires étrangères, Shams Us-Safa.

Un diplomate occidental, parlant sous couvert de l'anonymat, a indiqué à l'AFP que les cinq hommes sont désormais considérés comme «des talibans modérés» avec qui M. Karzaï pourrait ouvrir un dialogue.

Les sanctions, qui consistent en un embargo sur les armes, un gel des avoirs financiers et une interdiction de voyager, ne s'appliquent plus à ces cinq personnes, précise le communiqué.

La liste des personnes ou entités sanctionnées est consultable sur internet (http://www.un.org/sc/committees/1267/index.shtml).

Elle est tenue à jour par un comité du Conseil de sécurité, composé de représentants des 15 Etats siégeant au Conseil et actuellement présidé par l'Autriche.

Ce comité a été créé par la résolution 1267 du 15 octobre 1999, qui sanctionnait le régime des talibans, alors au pouvoir en Afghanistan, pour son soutien à Al-Qaeda.

Aux termes de son mandat, la présidence autrichienne du comité doit achever d'ici à juin prochain une révision de la liste.

Dans le cadre de cette révision, chaque Etat ayant proposé des noms et tout Etat membre du Conseil de sécurité peut demander le retrait de certains noms de la liste, selon la mission autrichienne auprès de l'ONU. Mais pour qu'un retrait soit effectué, il faut l'accord unanime des 15 membres du Conseil.

A deux jours de la conférence internationale de Londres sur l'Afghanistan, les voisins de ce pays ainsi que la Turquie ont annoncé mardi à Istanbul qu'ils soutenaient le «processus de réconciliation nationale» avec les talibans prôné par le président Karzaï.

«Nous soutenons le processus national afghan de réconciliation et de réintégration en accord avec la Constitution de l'Afghanistan et sous la direction et la conduite des Afghans», ont-ils affirmé dans une déclaration commune diffusée à l'issue d'un mini-sommet consacré à ce pays.

Le président afghan doit annoncer jeudi lors de la conférence de Londres un vaste programme visant notamment à la réconciliation avec les talibans qui ne sont pas membres de réseaux tels que Al-Qaeda.