Le chef des rebelles chiites zaïdites du nord du Yémen, Abdel Malek al-Houthi, est apparu sur une vidéo diffusée vendredi par le site Internet de la rébellion, dans laquelle il dément avoir été tué, comme l'avaient indiqué les autorités yéménites.

«Ces allégations sont infondées, de l'invention pure et simple», affirme le chef rebelle dans cette vidéo, s'adressant à un interlocuteur anonyme qui lui demandait de répondre aux rumeurs colportées par la presse sur le fait qu'il serait mort ou blessé. «Ces allégations sont destinées à justifier les massacres de civils commis par les autorités», ajoute-il avant de réaffirmer: «Tout cela n'a aucun fondement».

Le chef des rebelles apparaît la tête découverte, vêtu d'une veste sombre, d'une robe blanche et portant la jambia, le traditionnel poignard yéménite recourbé à la ceinture.

Il prononce sa brève intervention avec calme, assis devant une toile sombre tendue derrière lui. Il est difficile de dire quand la vidéo a été tournée.

De nombreuses informations, souvent distillées par les autorités de Sanaa, ont circulé ces dernières semaines faisant état de la mort du chef rebelle ou affirmant qu'il avait été grièvement blessé.

Elles avaient été toujours démenties par les rebelles, qui ont un service d'information et un site Internet et dont les porte-parole sont généralement accessibles à la presse par téléphone.

Le 20 décembre dernier, le ministère de la Défense à Sanaa avait affirmé que le chef rebelle avait été grièvement blessé et a dû changer de quartier général, une information aussitôt démentie par la rébellion.

«Grièvement blessé» dans un raid de l'armée de l'air yéménite contre son quartier général dans la province de Saada, Abdel Malek al-Houthi a légué la direction de ce qui reste de ses partisans à un gendre de la famille, Youssef Madani, avait alors ajouté le ministère.

Sept jours plus tard, le même ministère était revenu à la charge en disant qu'Abdel Malek al-Houthi avait succombé à ses blessures.

Citant «certaines informations», le ministère avait évoqué sur son site Internet (www.26Sep.net) «la mort du terroriste Abdel Malek al-Houthi, qui a succombé aux graves blessures subies lors d'un raid contre une position où il se trouvait en compagnie d'un groupe de ses partisans».

Cette information avait été démentie à son tour par les rebelles.

L'armée yéménite et les rebelles zaïdites, issus d'une branche du chiisme, se battent de façon périodique depuis 2004. Les derniers affrontements avaient repris le 11 août dans des provinces du nord du pays, frontalières de l'Arabie saoudite.

L'armée saoudienne a lancé des opérations militaires contre les rebelles après la mort début novembre dernier d'un garde-frontières saoudien tué par des rebelles infiltrés dans le royaume.

Le conflit a baissé d'intensité ces dernières semaines mais les rebelles et l'armée yéménite continuent de faire quotidiennement état d'escarmouches, tandis que les combattants zaïdites indiquent que l'armée saoudienne poursuit les bombardements de leurs positions.