Le président du groupe UMP (droite) à l'Assemblée nationale française, Jean-François Copé, a annoncé dimanche qu'il allait soumettre pour signature «tout au long de cette semaine» à ses «amis députés» une «résolution» parlementaire et une «proposition de loi» visant à interdire le port du voile intégral. D'après lui, leur examen pourrait avoir lieu durant «la première semaine d'avril».

Pour ce qui est de la discussion de ces textes, «nous avons déjà un programme qui est préétabli» et «il y a un délai de six semaines dans notre Constitution nouvelle». «En l'occurrence», l'idée serait de les «mettre dans le débat public dès maintenant» avant d'en débattre «dès la semaine ouverte», autrement dit «la première semaine d'avril», a-t-il déclaré lors du Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI.

Estimant que «le temps de la décision politique» est «arrivé», Jean-François Copé a souligné que «plus de 220 députés» de l'UMP lui avaient fait connaître qu'ils étaient «tout à fait déterminés à signer une proposition de loi», et a précisé qu'il était «pour qu'on fasse et la résolution et la loi en même temps».

«Sur le fond, une résolution, c'est en gros un voeu, une déclaration de principe, c'est-à-dire un texte qui n'a pas d'effet dans le droit» mais «rappelle les grandes valeurs», a-t-il noté. En clair, «la résolution, c'est pour expliquer; la loi, c'est pour agir»,

«C'est dans cet esprit que nous avons travaillé avec mes amis députés» avec «l'idée de dire: nous déposerons simultanément un projet de résolution et une proposition de loi, à discuter dans la même semaine (...) de telle manière que cet ensemble fasse un tout: on explique, on décide», a observé M. Copé.

Dans le cas du voile intégral, «si nous faisons une loi qui est simple» et «claire», et «dirait par exemple dans son article 1: «nul ne peut dans les lieux ouverts au public et sur la voie publique porter une tenue ou un accessoire ayant pour effet de dissimuler son visage, sauf motif prévu par décret en conseil d'État', eh bien, (...) on réglerait le problème», a-t-il ajouté.

Selon Jean-François Copé, «sur le terrain, les gens y sont favorables, (...) toutes sensibilités religieuses confondues parce que nous avons justement veillé à ce qu'il n'y ait aucun amalgame avec la question religieuse».

Le président du groupe UMP à l'Assemblée a souligné qu'il ne s'agissait pas d'«une question de principe». Il y a «des extrémistes qui testent la République», a-t-il dit. En tant que législateurs, «nous sommes là pour garantir les libertés, et dans la République française, les libertés doivent être organisées».

«Il faut assumer» les interdictions qui existent «au nom du «vivre ensemble', du respect des femmes, et de la sécurité», a-t-il souligné.

Jean-François Copé a ajouté qu'il n'avait «pas aujourd'hui connaissance de la position définitive du président» de la République. Mais «j'ai vu qu'il était extrêmement sensibilisé à la question», a-t-il dit, faisant référence à sa déclaration devant le Congrès à Versailles dans laquelle le chef d'État a indiqué que la burqa «ne sera pas la bienvenue sur le territoire de la République».