Le Yémen, sous pression occidentale pour sévir contre Al-Qaeda, a annoncé mercredi l'arrestation de six membres de ce réseau, dont un de ses chefs présumés, alors que les ambassades française et britannique rouvraient après la diminution du risque d'attentats.

Mohammad Ahmed al-Hana, à l'origine de menaces contre l'ambassade américaine à Sanaa, a été arrêté dans un hôpital de Raïda (80 km au nord de Sanaa) avec deux membres présumés de sa cellule qui avaient été blessés lundi lors d'une opération le visant.

«Mohammad Ahmed al-Hanak et deux autres personnes qui sont blessées ont été arrêtés dans un hôpital de la province d'Amran à Raïda», a déclaré la source de sécurité yéménite à l'AFP sous le couvert de l'anonymat.

D'autre part, un haut responsable des services de sécurité a indiqué à l'AFP que deux membres présumés d'Al-Qaeda s'étaient rendus aux autorités dans la province de Marib (est de Sanaa) ainsi qu'un autre à Arhab (40 km au nord de Sanaa).

Selon lui, ces redditions sont le résultat de «pressions de tribus» qui contrôlent ces régions et ne veulent pas de la présence de ces éléments sur leur territoire.

Les autorités avaient indiqué que lors de l'opération de lundi à Arhab, deux membres présumés de la cellule dirigée par al-Hanak avaient été tués et deux autres membres blessés avaient été arrêtés sur place. Mais elles avaient indiqué qu'al-Hanak était parvenu à s'enfuir.

Fermée depuis dimanche en raison de la menace d'attentats, l'ambassade américaine avait rouvert mardi en se félicitant des «opérations antiterroristes» menées la veille par le Yémen, en référence à l'attaque d'Arhab.

Le ministère a par ailleurs annoncé la poursuite d'une vaste opération antiterroriste dans plusieurs provinces du pays, affirmant qu'elle était destinée à «mettre la pression sur les terroristes de manière à les empêcher de reconstituer leurs cellules et à reprendre leur souffle».

Selon une source de sécurité, les opérations se concentrent dans les provinces de Jouf, Marib, Chabwa et Abyane, au nord-ouest et à l'est de la capitale Sanaa.

Mardi lors de la réouverture de l'ambassade américaine, le ministère de l'Intérieur a affirmé avoir encerclé «les éléments du réseau d'Al-Qaeda dans tous les endroits et dans toutes les régions où ils peuvent se trouver».

«La traque de ces éléments est menée 24 heures sur 24 et les opérations contre leurs repaires sont lancées quotidiennement», a-t-il dit, en annonçant cinq arrestations.

Dans le même texte, le ministère a indiqué avoir renforcé les mesures de sécurité autour des ambassades et des lieux fréquentés par les étrangers.

Mercredi, l'ambassade britannique a rouvert après trois jours de fermeture mais ses services consulaires restent fermés, tandis que la représentation diplomatique française a repris un fonctionnement normal.

À Paris, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valero a répété à l'intention des Français installés au Yémen «les consignes de prudence et de vigilance» et remercié les autorités yéménites pour la coopération et le soutien apportés dans ces circonstances».

Mardi, le président américain Barack Obama a évoqué la situation au Yémen en déclarant qu «il y a là-bas des problèmes du point de vue de la sécurité auxquels nous faisons face depuis quelque temps, tout comme nos partenaires yéménites».

Déjà la veille, la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton avait estimé que «l'instabilité» au Yémen menaçait «la stabilité régionale et même mondiale».