L'offensive contre les combattants d'Al-Qaeda au Yémen s'est poursuivie hier pendant que le président Obama réunissait son état-major à Washington.

Des milliers de soldats yéménites, selon les sources citées par Reuters, ont été envoyés dans trois provinces du pays depuis le début de l'année.

 

L'ambassade américaine à Sanaa a rouvert ses portes hier, après un raid mené lundi par les autorités yéménites contre une cellule d'Al-Qaeda au nord de la capitale qui aurait menacé d'attaquer les missions diplomatiques étrangères au pays. L'opération, qualifiée de «succès» par l'ambassade américaine, a coûté à vie à deux membres présumés d'Al-Qaeda.

Les ambassades françaises et britanniques, qui avaient fermé leurs portes dimanche et lundi respectivement, ont repris leurs activités diplomatiques hier, mais sont restées fermées au public.

«Les menaces d'attaques terroristes contre des intérêts américains demeurent élevées, a cependant souligné l'ambassade américaine. Le gouvernement américain remercie le Yémen pour ses efforts destinés à désorganiser les réseaux d'Al-Qaeda dans la péninsule arabique et réaffirme qu'il continuera à soutenir ces efforts.»

Appui de l'Arabie Saoudite

De son côté, le gouvernement yéménite a affirmé qu'il était capable d'assurer la sécurité des ambassades et des étrangers partout dans le pays. «Toutes les ambassades, missions diplomatiques et sociétés étrangères sont à l'abri et aucune ne fait l'objet d'une menace terroriste. La sécurité règne à Sanaa et dans les autres provinces; ni la vie des étrangers ni la sécurité des ambassades ne sont en danger.»

Le Yémen dispose maintenant de l'appui répété de Washington et de Londres pour chasser Al-Qaeda. Et il en a obtenu lundi un troisième, de taille: l'Arabie Saoudite. Le royaume saoudien, voisin immédiat du Yémen, fait les frais de la lutte entre le pouvoir central sunnite à Sanaa et les rebelles chiites du nord du Yémen. L'an dernier, les rebelles yéménites ont tué un garde-frontière saoudien, ce qui a poussé l'armée saoudienne à lancer une offensive à la frontière contre eux.

De plus, les combattants d'Al-Qaeda, de mieux en mieux implantés au Yémen, sont ouvertement en guerre contre la dynastie saoudienne.

Conférence internationale

Lundi soir, le président du Yémen, Ali Abdallah Saleh, a reçu deux émissaires saoudiens qui ont déclaré, selon les médias officiels, que la sécurité du Yémen faisait «partie intégrante de la sécurité de l'Arabie Saoudite».

L'un des deux émissaires n'était autre que le prince Mohammed ben Nayef ben Abdel Aziz, le patron de la lutte antiterroriste saoudienne, récemment visé par un attentat perpétré par un kamikaze saoudien venu du Yémen.

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a apporté son soutien à la proposition d'une conférence internationale sur le Yémen avancée par le premier ministre britannique, Gordon Brown. La conférence est prévue pour le 28 janvier à Londres.