La sécurité a été renforcée lundi autour des ambassades à Sanaa, notamment celles des États-Unis, de Grande-Bretagne et de France, fermées de crainte d'attaques du réseau Al-Qaeda dont deux membres ont été tués dans une nouvelle opération des forces yéménites.

Paris a emboîté le pas à Washington et Londres qui ont fermé leurs ambassades pour le deuxième jour consécutif, après les menaces d'un groupe se réclamant d'Al-Qaeda, qui a revendiqué l'attentat manqué de Noël contre un avion de ligne américain faisant le trajet Amsterdam-Detroit.

Les autorités yéménites ont renforcé le dispositif de sécurité dans la capitale. Ce dispositif, incluant des agents des renseignements en civil, était visible autour des chancelleries occidentales, en particulier celles des États-Unis et de Grande-Bretagne.

Les barrages de police se sont également multipliés sur la route de l'aéroport international.

Parallèlement, les forces de sécurité, passées à l'offensive contre Al-Qaeda, ont lancé une nouvelle opération à 40 km au nord de Sanaa, selon une source au sein des services de sécurité.

«Des unités de la lutte antiterroriste ont lancé un raid contre l'un des chefs recherchés d'Al-Qaeda, le terroriste Mohammad Ahmed al-Hang (...). Elles ont eu un accrochage avec cet individu, qui a fait deux morts parmi ses accompagnateurs suspectés d'appartenir à Al-Qaeda», a dit cette source. «Deux autres ont été blessés mais le terroriste a réussi à s'échapper et les forces de l'ordre le pourchassent».

Le Yémen a reçu le soutien des États-Unis et de la Grande-Bretagne. Washington et Londres ont annoncé leur intention d'aider ce pays à renforcer les capacités de ses unités antiterroristes, alors que l'auteur de l'attentat manqué contre l'avion américain a été entraîné au Yémen par Al-Qaeda dans la péninsule arabique (Aqap).

Le chef de la diplomatie yéménite, Abou Bakr al-Kourbi, a cependant rejeté toute comparaison entre son pays et l'Afghanistan en ce qui concerne l'implantation du réseau d'Al-Qaeda. «La situation est différente au Yémen et ne peut être comparée à celle de l'Afghanistan».

À Paris, le ministère des Affaires étrangères a annoncé que l'ambassadeur à Sanaa avait «décidé de ne plus autoriser jusqu'à nouvel ordre l'accès du public aux locaux de la mission diplomatique».

«Des groupes se réclamant d'Al-Qaeda dans la péninsule arabique ont menacé des représentations étrangères au Yémen. Le niveau de vigilance concernant la sécurité de notre ambassade à Sanaa et de nos ressortissants était déjà élevé», a-t-il dit.

Après l'Espagne, qui a restreint l'accès du public à sa représentation de Sanaa, l'Allemagne a annoncé un renforcement de la sécurité pour son ambassade et le Japon a fermé seulement le consulat.

L'ambassade américaine a expliqué sa fermeture par «l'existence de menaces d'Al-Qaeda dans la péninsule arabique contre les intérêts américains au Yémen».

Le conseiller pour la lutte antiterroriste du président américain Barack Obama, John Brennan, a ensuite dit que «selon certaines indications, Al-Qaeda prépare un attentat contre une cible à Sanaa, qui pourrait être notre ambassade».

En revendiquant l'attentat manqué perpétré par le Nigérian Umar Farouk Abdulmutallab, l'Aqap a promis la mort à «tous les croisés», menace prise au sérieux en Occident.

Les États-Unis ont également annoncé un renforcement des contrôles des passagers embarquant sur des avions à destination de leur territoire. Selon un responsable de l'administration Obama, les ressortissants de 14 pays au total dont le Yémen, sont plus particulièrement concernés.

Pour sa part, le Nigeria a estimé injuste de figurer sur la liste de ces 14 pays.