Le parti d'opposition Kadima a rejeté lundi comme attendu l'offre du premier ministre israélien Benjamin Netanyahu d'intégrer un gouvernement d'union nationale, a annoncé cette formation.

«La proposition du premier ministre transmise par la présidente du Kadima (l'ancienne chef de la diplomatie Tzipi Livni) n'exprime pas le souhait honnête d'un partenariat», a déclaré à la presse la députée Yohana Plasner, après le rejet à l'unanimité de cette offre par le groupe parlementaire.

«Un gouvernement d'union a beaucoup d'avantages mais l'unité nationale ne doit pas être une expression vide de sens, ce doit être une implication dans un partenariat réel avec une vision et des principes communs, ainsi qu'un accord dans la manière de matérialiser ces principes», a-t-elle ajouté.

M. Netanyahu et Mme Livni n'étaient pas parvenus à s'entendre lors d'une rencontre dimanche sur la formation de ce cabinet d'union nationale. Le premier ministre offrait à la dirigeante de l'opposition deux à trois postes de ministres sans portefeuille ni pouvoir réel, selon les journaux.

La rencontre qui s'est déroulée dans un climat de méfiance, a été marquée par des échanges de propos assez vifs, rapportent lundi les journaux israéliens.

Mme Livni a ainsi accusé M. Netanyahu de tenter de provoquer une scission du Kadima en faisant miroiter des postes à des élus du parti.

«Vos menaces (de provoquer une scission) ne m'impressionnent pas» a lancé, selon la presse, Mme Livni à son interlocuteur qui exigeait une réponse rapide à son offre.

Le premier ministre a insisté lors de la rencontre qu'il n'y aurait ni tractations sur ses propositions, ni amendement au programme du gouvernement, et qu'il entendait en outre superviser personnellement le processus de paix, selon la presse.

M. Netanyahu avait justifié son offre par les «défis locaux et internationaux auxquels Israël fait face».

Le Kadima est le principal parti représenté à la Knesset (Parlement) avec 28 élus sur 120, contre 27 au Likoud (droite) de M. Netanyahu.

Créé fin 2005 par l'ex-premier ministre Ariel Sharon, le Kadima -dont la plupart des dirigeants viennent du Likoud- a été récemment déstabilisé par des tentatives de M. Netanyahu de débaucher certains députés.