Les forces irakiennes et iraniennes se faisaient face lundi devant un puits de pétrole que se disputent les deux pays au sud de l'Irak.

«Les Iraniens se trouvent à 50 mètres du puits alors que du côté irakien des gardes-frontières et des policiers chargés de la protection des infrastructures sont disposés en arc de cercle à 200 mètres», a déclaré le chef du comité de sécurité et de défense du conseil provincial Mayssam Lafta. Les forces iraniennes s'étaient retirées partiellement dimanche en quittant le puits de pétrole qu'elles occupaient depuis vendredi sans toutefois repasser de l'autre côté la frontière.

Selon le porte-parole du ministère du Pétrole, Assem Jihad, ce puits, situé à une centaine de mètres de la frontière irako-iranienne, «n'est pas en activité et aucun ouvrier irakien n'y travaille car nous n'en extrayons pas de pétrole», a-t-il dit.

«Généralement, nous nous y rendons en groupe, ingénieurs et techniciens, pour des travaux de maintenance car le puits est fermé depuis 1979. Depuis (la chute de Saddam Hussein en 2003) les forces iraniennes tirent dans notre direction pour nous faire peur et nous empêcher d'avancer», a affirmé à l'AFP Hassan Abou Qassem, 40 ans, un technicien de la Compagnie pétrolière du sud (SOC).

«La dernière fois où nous y sommes allés c'était cet été, quand nous avons voulu nous approcher les Iraniens ont tiré dans notre direction», a-t-il ajouté.

Lors d'une visite au Caire, le président du Parlement iranien Ali Larijani a estimé dimanche que la situation dans cette région disputée avait «dégénéré». «Le problème est désormais maîtrisé», a-t-il assuré, après le retrait des soldats iraniens du site.

Ce puits «numéro 4» se trouve sur le champ pétrolier de Fauqa qui est un des trois mis aux enchères internationales en juin qui n'avaient pas trouvé preneur. Les réserves de Fauqa sont estimées à 1,55 million de barils.

Vendredi, une dizaine de militaires et des techniciens iraniens avaient pris son contrôle. L'Iran avait reconnu samedi que ses forces se trouvaient sur le site mais rejeté les protestations de Bagdad en affirmant que le puits était en territoire iranien.

Jamais depuis l'arrivée au pouvoir à Bagdad de partis chiites, dont de nombreux dirigeants ont vécu en exil à Téhéran, les relations ne s'étaient autant envenimées qu'à la suite de l'occupation par des forces iraniennes de ce puits.