Les secours ont repêché neuf corps après le naufrage jeudi par gros temps au large du nord du Liban d'un navire avec 82 personnes à bord, et continuaient vendredi à rechercher 35 personnes.

Trente-huit membres de l'équipage ont été secourus et quatre corps ont été repêchés à la suite du naufrage jeudi du «Danny F II», un navire battant pavillon panaméen qui transportait du bétail en provenance d'Uruguay, a indiqué vendredi à l'AFP un porte-parole de l'armée libanaise. Dans l'après-midi, cinq autres corps ont été repêchés. «Deux corps ont été retrouvés sur le site du naufrage», a indiqué à l'AFP un responsable au sein de l'équipe de sauvetage sous couvert de l'anonymat.

De son côté, un responsable des services de sécurité a précisé que «trois corps flottant à la surface de l'eau (avaient) été repérés par un hélicoptère britannique participant aux efforts de sauvetage, au large du littoral de la région d'Akkar» (15 km au nord-est de Tripoli).

Trente des rescapés sont arrivés à bord de chaloupes de sauvetage de la Force des Nations unies au Liban (Finul), qui participent aux efforts de secours, et ont été transportés immédiatement vers les hôpitaux de Tripoli (nord), selon un journaliste de l'AFP sur place.

Les huit autres survivants ont été transportés par hélicoptère en raison de leur état de faiblesse.

Trempés, les pieds nus et grelottant bien qu'enroulés dans une couverture, certains pleuraient, d'autres étaient visiblement soulagés.

«Lorsque je me suis jeté à l'eau, je n'avais pas de gilet de sauvetage car je n'ai pas pu en trouver. Les vagues étaient très hautes et j'ai été pris de panique», a expliqué à l'AFP l'un des rescapés, Jonathan, un Philippin.

«L'eau était glacée et j'ai senti une douleur à la poitrine. Je croyais que j'allais mourir», a-t-il ajouté.

Ces rescapés sont en majorité des ressortissants pakistanais et philippins. Un Ukrainien figurait également parmi eux.

Le capitaine britannique du «Danny F II» est décédé dans le naufrage, selon le témoignage d'un membre d'équipage rescapé recueilli par les sauveteurs.

«Les recherches se poursuivent sur les lieux du naufrage et dans les environs, mais les conditions météorologiques sont encore très mauvaises», a affirmé à l'AFP le porte-parole adjoint de la Finul Andrea Tenenti.

De violents orages s'abattent sur le Liban depuis jeudi, provoquant d'importants dégâts et des inondations.

Vendredi, la météo prévoyait de fortes rafales de vent et des averses jusqu'à samedi matin.

Neuf bateaux de sauvetage libanais, avec une équipe médicale, ainsi que trois bâtiments de la Finul, ont été dépêchés sur les lieux du naufrage, selon un responsable des services portuaires de Tripoli et la Finul.

Les personnes restées dans l'eau sont munies de gilets de sauvetage mais sont «probablement poussées vers le large à cause des vagues», a indiqué à l'AFP le porte-parole de l'armée.

Selon l'armateur, Agencia Schandy, six passagers (quatre Uruguayens, un Brésilien et un Australien) se trouvaient à bord en plus des 76 membres d'équipage.

Le navire, qui a quitté le port de Montevideo le 23 novembre, transportait 10 224 moutons et 17 932 bovins, a-t-il ajouté.

Le bateau, qui tentait de gagner Tartous (Syrie) au nord de la ville de Tripoli, a dû changer de cap en raison du mauvais temps et tentait de rejoindre Beyrouth lorsqu'il a chaviré, ont indiqué des sources officielles.

La semaine dernière, un navire battant pavillon togolais avait également fait naufrage au large du Liban. Plusieurs membres d'équipage avaient été récupérés par les Israéliens tandis que d'autres sont toujours portés disparus.