L'explosion accidentelle d'un autobus venu d'Iran près d'un lieu de pèlerinage chiite jeudi à Damas a fait trois morts dont un enfant, ont annoncé les autorités syriennes, excluant un acte terroriste.

«Après enquête, nous n'avons pas trouvé d'explosif ou de signe d'un acte terroriste», a expliqué à la presse le ministre syrien de l'Intérieur, Saïd Sammour, alors qu'il était sur les lieux de l'explosion. L'accident est survenu à 8H30 locales dans une station service du sud de Damas, quand «l'autobus iranien est entré pour faire gonfler un de ses pneus», a-t-il ajouté.

«Le pneu a explosé car il y avait trop de pression, ce qui a causé la mort de trois personnes», deux employés de la station service et le chauffeur du bus qui se tenait à proximité, a-t-il dit.

Mohammad Issa, le directeur de l'hôpital Khomeiny situé dans le quartier, a précisé à l'AFP que «les cadavres en lambeaux ont été transportés à l'hôpital», ajoutant que l'une des victimes «est un enfant de douze ans qui travaillait dans la station-service».

Les médias régionaux avaient fait état d'au moins cinq personnes tuées dans l'explosion dont l'origine était incertaine, alors le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale iranien, Saïd Jalili, était à Damas pour une brève visite officielle.

Le correspondant de la télévision d'État iranienne a estimé qu'elle avait été «probablement causée par une bombe posée sous le bus». Un témoin, interrogé au téléphone par Al-Manar, la télévision du mouvement chiite libanais Hezbollah, a au contraire émis l'hypothèse d'une bonbonne de gaz parmi les bagages des passagers.

Un témoin interrogé par l'AFP à Damas a vu plusieurs ambulances et voitures de police se diriger vers le lieu de l'explosion, qui a été bouclé par les forces de sécurité.

Selon un photographe de l'AFP, qui a pu se rendre à proximité du lieu de l'explosion, l'autobus était arrêté à une station d'essence et présentait des dégâts à l'arrière. Le souffle a projeté des débris à une dizaine de mètres alentours.

Le véhicule, qui avait acheminé des pèlerins iraniens de la ville d'Ardebil (nord-ouest de l'Iran), était vide au moment de l'accident.

L'explosion s'est produite dans le quartier abritant le mausolée de Sayyida Zeinab, la petite-fille du prophète Mahomet. Elle est la fille de l'imam Ali, gendre du prophète Mahomet, et la soeur de Hassan et Hussein, tous deux assassinés. Des flots de pèlerins chiites en provenance d'Iran, d'Irak, du Golfe et du Liban visitent quotidiennement le mausolée.

En septembre 2008, un attentat à la voiture piégée avait fait 17 morts et 14 blessés non loin de ce quartier. Il s'agissait de l'attaque la plus meurtrière depuis les années 1980, à l'époque où des attentats sanglants étaient commis par les Frères musulmans.

C'était également le troisième attentat commis en 2008 à Damas, après celui qui avait tué en août le général Mohamed Sleimane, responsable de la sécurité du Centre d'études et de recherches scientifiques syrien, et celui qui avait entraîné la mort en février d'Imad Moughnieh, un dirigeant du Hezbollah.