La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a fait part mercredi de sa «véritable inquiétude face à l'influence de responsables corrompus au sein du gouvernement afghan», tandis que la Maison Blanche adressait un ferme avertissement au président afghan Hamid Karzaï.

«Nous avons de véritables inquiétudes face à l'influence de responsables corrompus au sein du gouvernement afghan, et nous continuerons à les poursuivre», a déclaré la chef de la diplomatie américaine lors d'une audition devant la commission de la Défense du Sénat américain.

«Si le président Karzaï n'est ni en mesure, ni prêt à modifier son attitude vis-à-vis de la corruption et de la façon de gouverner le pays, alors nous collaborerons avec des gens qui travaillent à des niveaux inférieurs à celui du gouvernement et qui sont capables de répondre, sans être corrompus, aux attentes des Afghans», a lancé un peu plus tard devant la presse le porte-parole de la Maison Blanche, Robert Gibbs.

M. Gibbs a affirmé que le président Barack Obama était «convaincu que le président Karzaï comprend ce qu'on attend de lui». Il a aussi repris des propos de M. Obama mardi soir: «L'ère du chèque en blanc est révolue».

Mme Clinton a rappelé de son côté l'engagement du président Hamid Karzaï, réélu à l'issue d'un scrutin entaché par des fraudes massives, à lutter contre la corruption.

«Ses mots ont été longs à venir, mais bienvenus», a-t-elle dit: «Ils doivent maintenant déboucher sur l'action».

L'administration a déjà indiqué depuis plusieurs semaines son intention de développer des relations plus étroites avec les ministres afghans jugés les plus intègres, et de réorienter son aide économique vers les pouvoirs locaux.

Mme Clinton a promis mercredi d'aider les Afghans «à renforcer les institutions à tous les niveaux de la société afghane, afin que nous ne laissions pas le chaos derrière nous quand nos troupes de combat commenceront à partir».