Les alliés des Etats-Unis annonceront des renforts de 4 000 à 5 000 soldats en Afghanistan, une fois confirmé par le président Barack Obama que son pays va y envoyer des dizaines de milliers d'hommes, a indiqué vendredi une source militaire à l'Otan.

Pour commencer, les pays européens de l'Otan «vont maintenir sur place au moins 1.500 des soldats» qu'ils avaient envoyés à titre temporaire afin de renforcer la sécurité des élections afghanes, a expliqué ce responsable.

Certains des pays concernés, - Grande-Bretagne (400 soldats), Allemagne (220) et Espagne (450) - devraient promettre qu'ils les y laisseront ou compenseront leur départ.

Washington a insisté auprès de Rome pour que l'Italie fasse de même, alors que les 400 à 500 Italiens envoyés en renfort pour l'élection présidentielle ont déjà entamé leur retrait.

M. Obama a téléphoné cette semaine au Premier ministre italien Silvio Berlusconi, à l'origine favorable au retour de ces troupes, pour lui demander cet effort.

La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a appelé à son tour jeudi son homologue italien Franco Frattini pour parler de la «contribution italienne» pour contrer des talibans de plus en plus dangereux.

«A cela devraient s'ajouter 3 000 hommes», fournis par les pays européens comme par la douzaine d'autres Etats qui ne sont pas membres de l'Otan mais participent aussi à la force internationale en Afghanistan, l'Isaf, a indiqué la même source militaire.

Dans ce calcul entreraient des renforts déjà annoncés, notamment 500 Britanniques, 250 Slovaques, et 120 Allemands.

Alors que M. Obama pourrait annoncer le 1er décembre l'envoi d'environ 30 000 soldats, l'enjeu pour l'Alliance atlantique est que lors d'une réunion de ses ministres des Affaires étrangères les 3 et 4 décembre à Bruxelles, elle paraisse unie sur la stratégie à suivre et les moyens à employer.

Les responsables militaires qui doivent à leur tour se réunir le 7 décembre au quartier général de l'Otan, à Mons (sud de la Belgique), n'auront plus qu'à mettre en musique les engagements pris entre temps par leurs 28 capitales.

Toujours selon la même source, la Pologne enverra 200 soldats de même que l'Espagne, qui en ajoutera une cinquantaine d'autres affectés à la formation de l'armée et de la police afghanes.

Il faut y adjoindre, entre autres, les près de 1 000 soldats que la Géorgie, non membre de l'Otan, est en passe de déployer en Afghanistan et les 500 promis par un pays non européen, la Corée du Sud, a souligné la source.

Le fait que deux des plus grands pays européens de l'Otan -l'Allemagne et la Grande-Bretagne- maintiennent des troupes ou en envoient de nouvelles, attire l'attention sur l'attitude du troisième, la France, jusqu'ici peu ouverte à l'idée de renforts.

Comme sur l'Italie, Washington semble exercer des pressions sur la France pour qu'elle change de position. «Les Etats-Unis ont fait savoir qu'ils souhaiteraient que Paris expédie au moins 1 000 soldats supplémentaires», a indiqué la même source militaire.

Le ministre français de la Défense Hervé Morin a cependant répété jeudi la position exprimée par le président Nicolas Sarkozy, à savoir que Paris ne fournirait «pas un soldat de plus».