Les fidèles musulmans en pèlerinage à La Mecque ont commencé vendredi le rituel de la lapidation de stèles représentant Satan au premier jour de l'Aïd al-Adha, la fête musulmane du sacrifice.

Selon des chiffres officiels publiés vendredi, le nombre total de pèlerins a atteint 2 313 278, dont 1 613 965 venus de l'étranger.

Ces pèlerins ont commencé à jeter des pierres dans la vallée de Mina, proche de La Mecque, sur trois stèles qui représentent le triple rejet, selon le Coran, par le prophète Ibrahim (Abraham pour les juifs et les chrétiens) de la tentation de Satan de ne pas obéir à l'injonction de Dieu de sacrifier son fils Ismaïl.

Les autorités espèrent que ce rituel, qui doit s'étendre sur trois jours, se passera en douceur alors qu'il a été marqué par le passé par des bousculades meurtrières. Un pont à cinq étages a été ouvert pour canaliser le flux des fidèles s'y adonnant.

L'Aïd al-Adha consiste à immoler une bête pour marquer le souvenir d'Ibrahim qui a failli immoler son fils Ismaïl avant que l'ange Gabriel ne lui propose à la dernière minute de sacrifier un mouton à sa place.

A la première heure vendredi, chaque pèlerin a fait le sacrifice d'une tête de bétail. Généralement, il suffit d'acheter un bon et les services du Hajj immolent les bêtes avant de frigorifier la viande qui sera envoyée sous forme d'aide aux musulmans nécessiteux dans de nombreux pays

Cette fête qui dure trois jours est observée par les musulmans à travers le monde.

Des pluies torrentielles se sont abattues sur La Mecque et Jeddah mercredi au premier jour du pèlerinage faisant 83 morts dont aucun pèlerin, selon un dernier bilan publié vendredi par la presse saoudienne.

Le flux des pèlerins sur la vallée de Mina a été grandement facilité par le nouveau système de pont à cinq niveau d'une capacité de 120 000 personnes à l'heure. Le mouvement s'y effectue à sens unique pour ne pas créer de mouvement de panique comme celui de 2006 qui avait fait 346 victimes.

«J'avais peur d'être pris dans la foule mais tout s'est bien passé», s'est félicité un pèlerin de Gaza, Fayek Jarad, 60 ans, en disant avoir lancé «sans difficulté» ses sept pierres sur la stèle du Grand Satan.

Ce pèlerin est venu à pied du Mont Arafat, parcourant plusieurs kilomètres mais d'autres pèlerins empruntent les navettes comme Nabil Noubani, un Jordanien, qui a procédé au rituel avant de se faire raser le crâne, ce qui met fin à son état de purification, selon la tradition.

Une armée de coiffeurs s'active parmi les fidèles et l'un d'eux, un Indien qui se présente sous le nom de Khan, précise suivre les instructions des autorités sanitaires du Hajj, telle l'utilisation de rasoirs stérilisés pour éviter les risques de contagion, notamment celle de la grippe H1N1 qui, selon les autorités, ne s'est pas propagé autant que ce qu'elles redoutaient lors du pèlerinage.

«C'est une journée heureuse car elle réunit à la fois l'Aïd al-Adhba, la prière du vendredi et la lapidation de Satan», déclare Nabila Ali, une Egyptienne qui se fait accompagner par son fils, Mohammad, 29 ans.

«Nous prions pour l'unité des musulmans et pour qu'ils triomphent de leurs ennemis», ajoute-t-elle.

Le général Khader al-Zaharani, adjoint de la sécurité du Hajj, a affirmé que que «tout se pass(ait) bien et qu'aucun incident de sécurité n'a(vait) été enregistré» pendant ce rassemblement annuel pour lequel le gouvernement saoudien mobilise de gros moyens logistique et déployé 100 000 soldats et policiers.