Un ancien vice-président iranien a été condamné à six ans de prison par un tribunal de Téhéran, dans le cadre du procès de figures de l'opposition accusées d'avoir fomenté les troubles après l'élection présidentielle contestée de juin, a annoncé dimanche l'avocat de l'accusé.

Mohammad Ali Abtahi a été remis en liberté après avoir versé une caution de 700 000 dollars, d'après l'agence de presse officielle IRNA, qui cite le procureur de Téhéran, Abbas Jafari Dolatabadi. Il n'a pas confirmé la sentence.

Mohammad Ali Abtahi, vice-président durant le second mandant du président réformateur Mohammad Khatami (2001-2005), est notamment accusé de «participation à des rassemblements et complot contre la sécurité nationale, propagande contre le régime islamique, insulte au président de la République, trouble de l'ordre public», selon Ayandenews.com.

«Une peine de six ans de prison ferme lui a été signifiée», a rapporté sa fille, Fatemeh Sadat Abtahi, citée par le site internet.

«Après avoir entendu la dernière défense de M. Abtahi, le juge a fixé une caution à 7 milliards de rials (700.000 dollars) et a envoyé une lettre pour sa libération après que l'argent a été versé», a précisé peu après un responsable de la justice cité par Isna.

Ce responsable a confirmé que M. Abtahi avait été condamné à six ans ferme, mais a souligné que cette peine pouvait «faire l'objet d'un appel».

M. Abtahi, arrêté peu après la présidentielle du 12 juin remportée par le président sortant Mahmoud Ahmadinejad, a comparu devant le tribunal révolutionnaire de Téhéran le 1er août. Il était depuis détenu à la prison d'Evine.

Lors de l'audience du 1er août, il était revenu sur de précédentes déclarations et avait affirmé qu'il n'y avait eu aucune fraude durant le scrutin présidentiel. Il avait aussi fait des «aveux» télévisés, affirmant qu'il s'était trompé.

La réélection contestée du président Ahmadinejad a été suivie par des manifestations monstres, provoquant l'une des plus grave crises au sein du régime iranien depuis l'avènement de la République islamique en 1979.

Au moins 4.000 manifestants ont été arrêtés et 30 personnes tuées lors de ces manifestations, selon des chiffres officiels. L'opposition évoque pour sa part 72 morts.

Cinq personnes accusées d'avoir pris part à ce mouvement de protestation ont été condamnées à la peine capitale et 81 autres ont écopé de peines de prison allant jusqu'à 15 ans, selon la télévision d'État.