L'Afghanistan se trouve à un «moment critique» à la veille de l'investiture du président Hamid Karzaï pour un nouveau mandat de cinq ans, a déclaré la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton, peu après son arrivée mercredi à Kaboul pour une visite surprise.

«Nous nous trouvons à un moment critique, à la veille de l'investiture du président Hamid Karzaï pour un second mandat», a affirmé Hillary Clinton, devant quelque 150 employés de l'ambassade des États-Unis. «Il y a maintenant une occasion très forte à saisir pour que le président Karzaï et son gouvernement concluent un contrat avec le peuple afghan», a-t-elle ajouté.

«Nous voulons être un partenaire engagé du gouvernement et du peuple afghan», a souligné Mme Clinton, au cours de sa quatrième visite en Afghanistan, la première depuis qu'elle a été nommée secrétaire d'État il y a un an.

Kaboul au ralenti

La capitale afghane se trouvait placée sous haute sécurité mercredi, avec des activités au ralenti, alors que les invités étrangers commencent à arriver, à la veille de l'investiture du président Hamid Karzaï pour un nouveau mandat de cinq ans.

Quelque 800 invités - dont 300 étrangers, ministres, diplomates et hôtes de marque - sont attendus jeudi pour la cérémonie d'investiture. Le discours du président afghan est particulièrement attendu par la communauté internationale, qui attend un vrai programme de gouvernement et des engagements très forts contre la corruption.

L'aéroport de Kaboul et les principales rues du centre de Kaboul ont été fermés à la circulation civile, alors que les forces de sécurité sont sur le qui-vive, pour faire face à toute attaque des talibans.

La police et l'armée patrouillent les routes et ont multiplié les postes de contrôle aux carrefours, tandis que des convois escortant les invités étrangers sillonnent la ville à grande vitesse.

Des drapeaux afghans aux couleurs vert, rouge et noir ornent les lampadaires du centre de la ville.

Les autorités ont décidé de faire de jeudi un jour férié et ils ont appelé les habitants à limiter leurs déplacements.

De nombreuses ONG et des agences des Nations unies ont demandé à leurs employés de ne pas sortir de leurs résidences.

Hamid Karzaï a été réélu à la tête de l'État afghan à l'issue d'un scrutin présidentiel marqué par des fraudes massives en sa faveur lors du premier tour le 20 août, et le retrait de son adversaire, Abdullah Abdullah, avant le second tour, de crainte que ces fraudes se répètent.

Tout en reconnaissant la légitimité de Karzaï, la communauté internationale - avec Hillary Clinton en première ligne - a multiplié ces dernières semaines les pressions pour un vrai programme de réformes.