La commission de planification de Jérusalem a déposé mardi un projet de construction de 900 unités d'habitation à Gilo, quartier juif de Jérusalem-Est que les Palestiniens revendiquent, déclenchant les critiques des Palestiniens mais aussi une dénonciation particulièrement virulente de la part des Etats-Unis, qui ont jugé cela «consternant».

Le négociateur palestinien Saeb Erekat a vivement condamné cette décision d'expansion de Gilo, où vivent déjà quelque 40 000 juifs. Selon lui, elle «montre que cela ne rime à rien de reprendre des négociations tant que ce genre de choses continue».

A Washington, le porte-parole de la Maison Blanche Robert Gibbs a jugé «consternant» ce projet d'expansion, qui rend «plus difficiles» les efforts de relance du processus de paix menés par les Etats-Unis. Il a critiqué toute mesure «susceptible d'anticiper unilatéralement, ou semblant anticiper sur des négociations»: la question de Jérusalem doit «être réglée via des négociations entre les parties», a-t-il ajouté.

«Les Etats-Unis sont également opposés à d'autres pratiques d'Israël à Jérusalem liées au logement, y compris le comportement constant d'évictions et de démolitions de maisons palestiniennes», a conclu Robert Gibbs.

Réagissant à la déclaration américaine, Nabil Abu Rdeneh, porte-parole du président palestinien Mahmoud Abbas, a estimé qu'il «devrait y avoir une vraie pression américaine sur les Israéliens pour qu'ils arrêtent tous ces actes», lesquels selon lui «prouvent qu'Israël ne veut pas la paix et ne veut pas relancer le processus de paix».

Londres aussi a critiqué ces projets. «Le Secrétaire au Foreign Office a toujours été très clair sur le fait d'un accord crédible comprend Jérusalem comme capitale partagée. Agrandir les implantations sur des terres occupées à Jérusalem-Est rend cet accord bien plus difficile. Cette décision sur Gilo est mauvaise et nous nous y opposons», a fait savoir la diplomatie britannique dans un communiqué.

Dans un communiqué, les services du Premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou ont défendu ce qu'ils ont qualifié de «procédure de routine de la commission de planification», et ajoutant que «le quartier de Gilo est partie intégrante de Jérusalem».

Environ 180 000 Israéliens vivent dans les quartiers construits autour de Jérusalem-est, l'Etat hébreu, qui considère que Jérusalem-Est - annexée en 1967 - fait partie d'Israël, refuse toute restriction des constructions. Les Palestiniens pour leur part considèrent ces quartiers juifs comme des colonies de peuplement alors que l'Etat hébreu exclut de facto Jérusalem-Est de toutes les discussions sur le gel des constructions.

Ban déplore les nouvelles constructions israéliennes

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, «déplore» l'autorisation donnée par les autorités israéliennes à la construction de 900 logements dans Jérusalem-est annexée et rappelle que ces colonies sont «illégales», a indiqué mardi l'organisation.