Le secrétaire général de l'OTAN Anders Fogh Rasmussen a assuré mardi qu'une augmentation «substantielle» du nombre de troupes en Afghanistan serait annoncée rapidement, mais dans le cadre d'une stratégie de transfert de la sécurité aux Afghans à partir de 2010.

Lors d'un discours devant l'Assemblée parlementaire de l'Alliance atlantique, réunie à Edimbourg, en Écosse, M. Rasmussen a expliqué qu'il s'attendait à un accord sur des renforts «dans quelques semaines». Le ministre britannique des Affaires étrangères David Miliband a pour sa part énoncé les grandes lignes d'une «stratégie politique claire» des alliés, assurant que le conflit afghan ne serait pas «une guerre sans fin».

L'OTAN devrait décider une «approche pour contrer les insurgés, avec une augmentation substantielle des forces» sur le terrain, a déclaré M. Rasmussen, alors que le président américain Barack Obama doit se prononcer prochainement sur une demande de ses généraux d'envoyer des dizaines de milliers de soldats en renfort.

«Je suis persuadé que nous pouvons, et nous devrions, commencer l'an prochain à transférer aux forces afghanes plus de responsabilités de premier plan en matière de sécurité», a-t-il déclaré, emboîtant le pas au premier ministre Gordon Brown.

Ce dernier, confronté à une opinion publique de plus en plus hostile à l'engagement britannique en Afghanistan, avait profité lundi soir d'un discours de politique étrangère pour ébaucher ce que la presse considère comme un véritable «plan de sortie» du conflit.

Le premier ministre a proposé que la conférence internationale sur l'Afghanistan, initiée par Paris, Berlin et Londres avec le soutien des États-Unis, se tienne à Londres en janvier -soit quelques mois avant les élections législatives britanniques- et fixe un calendrier de transfert de la sécurité aux autorités afghanes, district par district, dès 2010.

De telles mesures sont «à la fois réalistes et réalisables», a estimé M. Rasmussen. «Mais elles ne peuvent pas être faites à l'économie. En effet, si on veut en faire moins à l'avenir, il faut en faire plus aujourd'hui».

Intervenant peu après M. Ramussen, M. Miliband a une nouvelle fois plaidé pour un meilleur «partage du fardeau» entre alliés au sein de l'OTAN, pour un renforcement des responsabilités des autorités afghanes, particulièrement en formant une armée et une police afghanes qui soient à la hauteur de la tâche.

«Ce n'est pas une guerre sans fin», a souligné le secrétaire au Foreign Office. Toutefois «tout succès doit être basé sur un alignement de nos moyens militaires et civils sur une stratégie politique claire».

MM. Rasmussen et Miliband s'exprimaient devant quelque 260 parlementaires de 28 pays membres de l'OTAN, ainsi que des délégués de Russie, Ukraine, Géorgie, Israël, Australie, Japon et Corée du sud, réunis depuis vendredi à Edimbourg.

Quelque 9.000 soldats britanniques sont déployés actuellement en Afghanistan. Gordon Brown s'est engagé à en envoyer 500 supplémentaires, à la condition que les alliés apportent aussi leur contribution. Il les a récemment appelés à dépêcher 5.000 soldats supplémentaires, en plus d'éventuels renforts américains.

M. Miliband a par ailleurs confirmé qu'il se rendrait jeudi à Kaboul pour l'investiture du président réélu Hamid Karzaï.

Le nouveau président afghan devra «en faire plus, beaucoup plus» pour lutter contre la corruption et le trafic de drogue ou réformer le système judiciaire, a prévenu M. Rasmussen.