Environ 800 soldats -700 français et 100 afghans- ont lancé une offensive dimanche matin avant l'aube afin de prendre le contrôle de la vallée de Tagab, à une cinquantaine de kilomètres à l'est de Kaboul.

Les insurgés utilisent cette région instable pour préparer les attentats qu'ils perpètrent dans la capitale, puis pour se replier.

L'opération était menée sur deux fronts, au nord et au sud, selon le colonel Francis Chanson, chef de corps du 3ème régiment d'infanterie de marine (RiMa) de Vannes, qui a pris en juin dernier le commandement du GTIA (Groupement tactique interarmes) Kapisa.

L'opération vise à priver les insurgés de ce refuge que fournissent les petits villages à flanc de colline et sécuriser la vallée de Tagab car une route doit y être construite. Le chantier a déjà commencé dans une zone moins dangereuse, dans la vallée de la Kapisa. À terme, l'axe routier doit permettre de relier le Pakistan voisin au nord de l'Afghanistan, en contournant Kaboul, ce qui faciliterait le transport de marchandises.

L'OTAN a des bases militaires dans la vallée de Tagab mais a jusqu'à présent eu du mal à sécuriser cette zone montagneuse traversée de sentiers pédestres.

La force franco-afghane a avancé dimanche matin dans la vallée avec plus d'une centaine de blindés, appuyés dans les airs par des hélicoptères de combat américains et français. Depuis les toits des maisons, des snipers tiraient sur la colonne de véhicules, a constaté un journaliste de l'Associated Press (AP) voyageant avec les forces françaises.

Les officiers de renseignement estimaient que 60 à 80 insurgés armés étaient postés sur le trajet des troupes alliées, selon le capitaine Vincent qui, conformément au règlement de la Légion étrangère, ne donne que son prénom.

Aucune perte humaine n'a été signalée dans l'immédiat. Les troupes franco-afghanes répliquaient avec des obus d'artillerie et des missiles tirés depuis les hélicoptères. Les combats s'intensifiaient dans l'après-midi.