Des centaines de Palestiniens ont manifesté lundi à Ramallah pour apporter leur soutien au président Mahmoud Abbas qui a annoncé qu'il ne briguerait pas de nouveau mandat à la tête de l'Autorité palestinienne.

«Ce rassemblement est un message au monde, et en particulier aux États-Unis, à Israël et aux pays arabes pour dire que nous sommes avec le président Abbas qui défend les droits du peuple palestinien», a déclaré Tawfik al-Tirawi, un responsable du Fatah, le mouvement de M. Abbas, à Ramallah en Cisjordanie. La foule, majoritairement composée d'étudiants et de fonctionnaires de l'Autorité palestinienne, brandissait des portraits de M. Abbas pour lui «renouveler leur hommage», ainsi que des photos du leader historique palestinien, Yasser Arafat, décédé il y a cinq ans.

M. Abbas multiplie les manifestations publiques depuis qu'il a annoncé jeudi son intention de ne pas se présenter à sa propre succession lors des élections générales convoquées pour le 24 janvier prochain.

La veille, le président palestinien s'est rendu à Hébron et à Bethléem, dans le sud de la Cisjordanie, où il s'en est de nouveau pris à Israël pour son refus de geler la colonisation, condition posée par les Palestiniens pour reprendre les négociations de paix avec Israël bloquées depuis près d'un an.

«Israël affirme qu'il rejette des conditions préalables à la reprise des négociations, mais en fait les Israéliens rejettent la paix», a déclaré M. Abbas à Bethléem. «Ils (les Israéliens) ne veulent pas d'un arrêt des colonies ni d'une vision de deux États parce qu'ils ne veulent pas la paix».

M. Abbas a également renouvelé son appel à l'unité palestinienne, alors que le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, refuse de signer un accord de réconciliation interpalestinien sous l'égide de l'Égypte.

Celui-ci a pour objectif de mettre un terme à la division dans le camp palestinien. «Tout ce que l'on veut est que ce peuple s'unisse, que ses paroles et ses actes ne fassent qu'un pour un seul pays», a déclaré M. Abbas.

Sa décision de ne pas se présenter à sa propre succession intervient alors que le processus de paix au Proche-Orient est complètement bloqué, les États-Unis ayant échoué à convaincre les Israéliens de geler complètement la colonisation. Agé de 74 ans, il a été élu en 2005 à la tête de l'Autorité palestinienne.

L'Autorité palestinienne réclame un arrêt total de la colonisation, y compris à Jérusalem-est (annexée par Israël en juin 1967) avant une reprise des négociations de paix. Le contentieux de la colonisation constitue la principale pierre d'achoppement à la reprise des négociations.