Douze personnes ont été tuées et 36 blessées dimanche à Peshawar, dans un attentat revendiqué par les islamistes, qui visait un élu local à la tête d'une milice anti-talibans, ont annoncé la police et une source médicale.

L'attentat à la voiture piégée a été perpétré par un kamikaze devant une maison appartenant à Abdul Malik, le maire d'une commune de la région, qui a lui-même été tué.

«Le kamikaze est arrivé en voiture et l'a fait exploser au moment où le maire se trouvait avec des visiteurs devant sa maison d'hôtes à côté d'un marché au bétail», a indiqué à l'AFP le chef de l'administration locale, Sahibzada Anis.

«Abdul Malik et un commandant de la force locale anti-talibans font partie des tués», a déclaré le chef de la police de Peshawar, Liaqat Ali Khan.

12 personnes ont été tuées et 36 blessées dans l'attaque, selon le docteur Muslim Khan, médecin de l'hôpital principal de Peshawar. Deux enfants sont au nombre des tués, ont précisé des responsables de l'hôpital.

Les talibans pakistanais ont revendiqué cet attentat, affirmant qu'il s'agissait d'une revanche liée à la lutte menée par le maire contre les insurgés islamistes très actifs dans cette région.

«Nous assumons la responsabilité de l'attentat suicide de Peshawar», a déclaré à l'AFP un porte-parole du Mouvement des Talibans du Pakistan (TTP), Azam Tariq, dans une conversation téléphonique depuis un lieu inconnu, promettant de nouvelles attaques «en différents lieux du pays».

Malik, comme plusieurs autres maires de la région, avait monté une milice contre les talibans. Maire d'Adizai, une banlieue de Peshawar, il a été très proche du mouvement taliban, avant de recruter une milice locale pour combattre les islamistes. Il avait déjà été pris pour cible plusieurs fois par ses anciens alliés.

Mahabat Khan, un vendeur de bétail, a raconté qu'il venait de vendre un buffle et discutait avec son acheteur en bordure du marché quand l'explosion a retenti.

«Il y a eu une énorme détonation et mon pied a été touché», a raconté l'homme depuis son lit d'hôpital. «Après l'explosion, j'ai entendu des tirs» a-t-il dit.

Le Pakistan est le théâtre, depuis juillet 2007, d'une vague d'attentats qui a tué plus de 2400 personnes, perpétrés pour l'essentiel par des kamikazes du TTP, qui a fait allégeance au réseau Al-Qaïda.

Ces attaques se sont intensifiées depuis le début du mois d'octobre et Peshawar, la capitale de la Province de la Frontière du Nord-ouest (NWFP), proche des zones tribales frontalières de l'Afghanistan, est l'une des villes les plus touchées.

Le 28 octobre, 118 personnes y avaient été tuées dans un attentat à la voiture piégée sur un marché.