Une roquette de type Katioucha tirée à partir du sud du Liban s'est abattue mardi soir sur le nord d'Israël sans faire de victimes, suscitant une riposte de l'Etat hébreu qui a tiré plusieurs obus sur le sud du Liban.

La roquette Katioucha s'est abattue sur un secteur à ciel ouvert situé à l'est de la ville de Kyriat Chmona, dans le nord d'Israël, déclenchant un incendie qui n'a pas fait de blessés, a-t-on précisé de source policière israélienne.

Interrogée par l'AFP, une porte-parole militaire israélienne a confirmé que l'«artillerie israélienne a ouvert le feu en direction du secteur d'où avait été tirée la roquette Katioucha».

«L'armée israélienne considère ce tir de roquette (contre Israël) comme grave, et estime que la responsabilité en incombe au gouvernement libanais», a-t-elle ajouté.

Au Liban, un responsable des services de sécurité a fait état de la chute de huit obus près du village de Houla, à la frontière avec l'Etat hébreu, peu après la chute de la roquette sur Israël.

Il n'a pas confirmé que la roquette Katioucha avait été tirée du Liban, mais des habitants du village de Houla ont indiqué à l'AFP avoir entendu partir un tir de roquette depuis les champs voisins, peu avant la chute d'obus sur leur secteur.

Il n'a pas été fait état de victimes dans l'immédiat et aucun groupe n'a encore revendiqué l'attaque.

Des soldats de la force de l'ONU déployée dans le sud du Liban (Finul) et de l'armée libanaise ont coupé l'accès à Houla et surveillaient le secteur, selon un journaliste de l'AFP.

Il s'agit du quatrième incident du genre à la frontière israélo-libanaise cette année.

En janvier, février et septembre, plusieurs roquettes tirées à partir du Liban se sont abattues sur le nord d'Israël, faisant des blessés légers.

Le mouvement chiite libanais Hezbollah, contre lequel l'Etat hébreu a mené une guerre pendant l'été 2006 après l'enlèvement de deux soldats israéliens, avait nié toute implication.

Le dernier incident remonte au 11 septembre, lorsque des roquettes avaient été tirées sur le nord d'Israël à partir du village libanais de Qlailé, distant de 15 km de la frontière.

Les tirs avaient suscité une riposte immédiate de l'armée israélienne qui avait bombardé le village libanais.

L'Etat hébreu avait porté plainte auprès de l'ONU et mis en cause le gouvernement libanais à qui il demande de respecter la résolution 1701 de l'ONU qui a mis fin à la guerre de 2006.

Cette résolution exige notamment le strict respect d'un embargo sur les armes à destination des milices libanaises ou étrangères au Liban.

Les tirs avaient été revendiqués par un groupe lié à Al-Qaïda.

Le conflit entre Israël et le Hezbollah a fait plus de 1 200 morts, en majorité des civils, côté libanais, et plus de 160 côté israélien, pour la plupart des militaires.

Après le conflit, l'armée libanaise s'est déployée dans le sud du Liban, appuyée par la Finul dont les effectifs ont été considérablement renforcés.