Le mouvement islamiste Hamas a accusé samedi le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas d'«usurpation» de pouvoir après la convocation par ce dernier d'élections générales dans les territoires palestiniens en janvier prochain.

Mahmoud Abbas «doit être jugé pour usurpation de la qualité de président de l'Autorité palestinienne», a affirmé Ahmad Bahar, vice-président du Conseil législatif palestinien (CLP, le Parlement palestinien), lors d'une conférence de presse à Gaza.

M. Abbas a convoqué des élections présidentielle et législatives à Jérusalem, en Cisjordanie et dans la bande de Gaza le dimanche 24 janvier, selon un décret présidentiel publié vendredi soir à Ramallah (Cisjordanie).

Ce décret n'a «aucune valeur d'un point de vue constitutionnel», a estimé M. Bahar, en précisant que le mandat du président de l'Autorité palestinienne avait expiré en janvier 2009.

Le Hamas conteste la légitimité de M. Abbas au nom de la Loi fondamentale palestinienne qui fixe à quatre ans le mandat du président.

Toutefois, le mandat de quatre ans de M. Abbas, élu le 9 janvier 2005, a été prorogé par l'Autorité palestinienne d'une année pour faire coïncider le scrutin présidentiel avec les élections législatives.

La législature de l'actuel Parlement palestinien, dominé par le Hamas, expire en janvier 2010, d'où l'obligation pour le président Abbas de convoquer des élections à cette date.

Le décret électoral de M. Abbas a immédiatement été jugé «illégal et inconstitutionnel» par les dirigeants du Hamas.

Les deux frères ennemis sont à couteaux tirés depuis que les islamistes du Hamas se sont emparés par la force de la bande de Gaza en juin 2007, délogeant les forces loyales à M. Abbas après 18 mois de coexistence houleuse au pouvoir.