Le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour l'Afghanistan, Kai Eide, a prévenu vendredi que la fraude qui avait entaché le premier tour de la présidentielle afghane sera contenue, mais pas complètement absente au second tour.

Le diplomate norvégien Kai Eide a également souligné que la sécurité ne s'est pas améliorée depuis le scrutin du 20 août, qui a connu un faible taux de participation des électeurs inquiétés par la menace des talibans. «Je ne m'attends pas à ce qu'on élimine la fraude en deux semaines, mais je pense qu'on arrivera à la contenir», a-t-il avancé en marge du sommet des ministres de la Défense de l'Otan, organisé à Bratislava. Selon Eide, le second tour prévu le 7 novembre doit être perçu comme aussi juste que possible pour que le gouvernement qui en sortira soit considéré comme légitime. «Il y a un fossé de confiance entre le peuple afghan, le gouvernement et la communauté internationale».

S'exprimant devant la presse à Bratislava, Eide a également jugé que ce nouveau gouvernement devrait également entamer le dialogue avec les insurgés islamistes. «Le processus de paix et de réconciliation avec les (rebelles) devra être une des priorités du nouveau gouvernement».

Les fraudeurs ne seront pas réemployés

Les autorités afghanes ont par ailleurs promis que les scrutateurs des bureaux de vote impliqués dans les fraudes du premier tour de l'élection présidentielle le 20 août seraient écartés du second le 7 novembre, a déclaré vendredi le représentant spécial de l'ONU, Kai Eide.

«J'ai eu l'assurance de la Commission électorale indépendante que tout le personnel directement impliqué dans des fraudes ou employé dans des bureaux de vote où une fraude massive s'est produite ne seront pas réemployés», a-t-il dit à la presse, en marge d'une réunion des ministres de la Défense de l'OTAN à Bratislava.

«Telle est l'assurance que j'ai reçue. Et j'y attache une grande importance, je la prends très au sérieux», a ajouté M. Eide, également chef de la Mission d'assistance de l'ONU en Afghanistan.

Le scrutin présidentiel d'août a été entaché par des fraudes, et le président Hamid Karzaï, candidat à sa propre succession sorti en tête du premier tour, a accepté cette semaine sous la pression internationale la tenue d'un second tour après l'annulation de nombreux bulletins de vote.

M. Eide a précisé que les experts de l'ONU vérifieraient que le gouvernement tient ses promesses en ce qui concerne les personnels impliqués dans les fraudes en août.

Le chef de la mission d'assistance de l'ONU a évalué à 50.000 à 60.000 le nombre de personnes qui travailleront dans les bureaux de vote, soit moins de la moitié des 160.000 employés en août.

Les raisons en sont qu'il n'y a plus 41 candidats mais deux, et que contrairement à ce qui s'est passé en août aucune élection provinciale ne se tient cette fois en même temps que la présidentielle.

Avec l'AFP