L'émissaire américain pour l'Afghanistan et le Pakistan, Richard Holbrooke, a affirmé être trop «occupé» pour prêter attention aux critiques suscitées à Washington par son silence au moment où ces deux pays sont plongés dans des crises majeures.

«Je ne savais pas que j'étais porté disparu parce que j'étais en quelque sorte occupé toute la journée», a déclaré mercredi M. Holbrooke sur le blog de la revue Foreign Policy, The Cable. L'émissaire américain est resté absent de la scène publique alors que l'Afghanistan est en proie à une crise provoquée par les accusations de fraudes à l'élection présidentielle du 20 août. Au Pakistan, où les violences s'intensifient, l'armée a lancé une offensive majeure contre les combattants islamistes dans le district tribal du Waziristan du Sud.

Selon des sources diplomatiques répondant anonymement au blog spécialisé Nukes and Spooks, l'émissaire aurait été prié par la Maison-Blanche de se mettre en retrait dans la négociation engagée par les puissances occidentales avec le président afghan Hamid Karzaï dans le but de convaincre ce dernier d'accepter un second tour de scrutin présidentiel.

Selon le Wall Street Journal mercredi, M. Karzaï voulait négocier avec le sénateur démocrate John Kerry de préférence à M. Holbrooke, avec lequel sa relation personnelle serait devenue délicate.

M. Holbrooke a réfuté l'idée que John Kerry puisse se substituer à lui. «Seul un journaliste cherchant la provocation pourrait penser de la sorte», a-t-il déclaré mercredi à The Cable.

Il a ajouté qu'il avait parlé environ 25 fois avec John Kerry pendant les négociations qui ont suivi les élections, et que la présence du sénateur dans la région était prévue à l'avance et liée au renforcement de l'aide américaine au Pakistan soutenue par M. Kerry.

L'émissaire américain a annoncé son intention de se rendre en Afghanistan et en Inde le mois prochain, tandis que la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton doit aller au Pakistan.

Le calendrier de ces visites, a-t-il indiqué, dépendra de la date choisie par le président Barack Obama pour annoncer sa nouvelle stratégie pour le Pakistan et l'Afghanistan.