Les tensions entre communautés arabe et kurde dans les territoires du nord et de l'est de l'Irak sont le facteur principal d'instabilité dans le pays, a jugé lundi un haut responsable militaire américain à Bagdad.

Par ailleurs, les influences «malignes» de la Syrie et de l'Iran sont sur le déclin mais sont toujours une source d'inquiétude, a ajouté le général Steve Lanza, porte-parole des forces américaines en Irak, lors d'une conférence de presse.

«Nous considérons les tensions arabo-kurdes comme le facteur numéro 1 de l'instabilité en Irak», a déclaré le général Lanza.

«Nous travaillons très dur pour aider à réduire les tensions dans le nord» du pays, a-t-il ajouté, soulignant qu'un comité composé de hauts responsables militaires américains, des représentants du gouvernement autonome kurde à Erbil ainsi que le gouvernement central irakien étaient réunis pour discuter d'initiatives visant à faire renaître la confiance.

Aucune mesure concrète n'a encore été décidée mais en août, le général Ray Odierno, commandant des troupes américaines en Irak, avait émis l'idée d'une coopération des ses militaires avec les forces irakiennes et kurdes dans les territoires disputés du nord.

Selon le militaire, Al-Qaeda «a une ouverture (dans ces régions) pour conduire des opérations, attaquer des cibles vulnérables et poursuivre ses tentatives d'implantation».

Une coopération permettrait aux peshmerga (combattants kurdes) et à l'armée irakienne «de refermer ces ouvertures où Al-Qaeda a une liberté de mouvement», a-t-il souligné.

Selon le général Lanza, tout arrangement devrait être accepté par le premier ministre irakien Nouri al-Maliki et le président kurde Massoud Barzani, ne pas violer l'accord de sécurité signé en fin d'année dernière entre Washington et Bagdad, et assurer que l'engagement des troupes américaines ne serait que temporaire.

Le gouvernement kurde, qui contrôle trois provinces (Erbil, Souleimaniyeh et Dohouk), réclame aussi la province riche en pétrole de Kirkouk ainsi que les parties majoritairement kurdes des provinces de Ninive et Diyala, ce que Bagdad refuse.

Concernant les interventions étrangères en Irak, le porte-parole militaire à fustigé «l'influence maligne de certains (...) qui veulent briser ce pays et (...) ne veulent pas que les élections (législatives de janvier 2010) se passent de manière crédible et légitime».

«Que des combattants étrangers entrent en Irak depuis la Syrie n'est pas un secret», a-t-il dit. Mais leur nombre a baissé de façon spectaculaire».

«Il y a une influence maligne de l'Iran, par l'argent, l'entraînement, l'aide ou les systèmes d'armement qui sont entrés dans le pays», a-t-il expliqué.

Dans la province de Missane (sud), nous trouvons encore de caches de systèmes d'armement, dont certains viennent d'Iran, selon le général Lanza.

Mais, a-t-il souligné, «je dirais que ces deux choses ont connu une baisse».