Pourquoi la réunion qui aura lieu aujourd'hui à Genève est-elle importante?

R C'est la première fois en 14 mois que le négociateur de l'Iran dans le dossier nucléaire, Saïd Jalili, rencontrera les représentants des grandes puissances, soit les cinq membres permanents du Conseil de sécurité (États-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni) et l'Allemagne. En jargon diplomatique, ce groupe est appelé le P5»1. Les enjeux sont majeurs. De récents tests de missiles menés par l'Iran, en plus de la mise à jour d'une installation d'enrichissement d'uranium dans les montagnes près de la ville de Qom, ont mis les grandes puissances sur les dents.

Q Que demandent les grandes puissances?

R Les États-Unis en tête, elles adoptent l'approche de la carotte et du bâton. Si l'Iran accepte de mettre un frein à ses activités d'enrichissement d'uranium et de se soumettre aux inspections de l'Agence internationale de l'énergie atomique, le P5»1 promet de lui donner de l'aide pour mettre au point son programme nucléaire civil. Si l'Iran ne coopère pas, de nouvelles sanctions sont prévues. Il est notamment question de mettre un terme à toutes les exportations vers l'Iran de produits dérivés du pétrole, une mesure qui aurait un impact direct sur les civils. À ce jour, il y a déjà un embargo sur la vente à l'Iran d'armes et de composantes qui pourraient servir à construire une bombe atomique.

 

Q Que dit l'Iran?

R L'Iran soutient que ses seules ambitions sont civiles, pas militaires. Le pays maintient qu'il veut enrichir de l'uranium dans cette optique. Il accepte de parler nucléaire, mais veut négocier une entente beaucoup plus large avec les grandes puissances, touchant à la fois le commerce, l'économie et les relations diplomatiques. Hier, cependant, le président iranien a dévoilé une nouvelle position de Téhéran en affirmant que l'Iran est prêt à fournir de l'uranium faiblement enrichi à un tiers pays en échange de combustible pour une centrale nucléaire de recherche.