Plus de 140 rebelles chiites ont été tués dans le nord du Yémen lors de violents combats avec l'armée dimanche, jour de la fête musulmane du Fitr, malgré une trêve annoncée par le gouvernement mais rapidement rompue par les rebelles, selon une source militaire.

«Plus de 140 rebelles ont été tués lors d'une attaque menée dimanche par la rébellion contre la ville de Saada et mise en échec par l'armée», a déclaré cette source militaire à l'AFP.

Elle a ajouté que les combats étaient «les plus violents» depuis la début de l'offensive de l'armée contre la rébellion le 11 août.

De même source, «les rebelles ont lancé leur attaque sur trois axes avec l'idée de prendre le palais de la République à Saada», bâtiment symbole de l'autorité de l'État dans la province frontalière de l'Arabie saoudite et dont le chef-lieu est situé à 240 km au nord de la capitale Sanaa.

«Les forces gouvernementales ont réussi à repousser l'attaque et ont engagé des combats, les plus violents depuis le début de la guerre, au cours desquels elles ont infligé d'importantes pertes aux rebelles», a encore dit cette source.

«Plus de 140 cadavres de rebelles ont été récupérés jusqu'à présent», a-t-elle affirmé, laissant entendre que le bilan pourrait s'alourdir.

L'attaque a commencé dimanche à 03H00 et les combats ont duré plus de trois heures. Des affrontements sporadiques ont eu lieu dans la journée dans la banlieue de Saada, où «l'armée pourchassait des poches de la rébellion», ont par ailleurs indiqué des témoins.

Le bilan n'a pas pu être confirmé de sources rebelle ou indépendante, la zone du conflit étant inaccessible à la presse.

En outre, dans la province d'Omrane, au sud de Saada, une unité militaire d'élite, «le bataillon des Géants», a repris le contrôle dimanche du Mont Chaqra, une position stratégique tenue par les rebelles depuis près de deux semaines, a indiqué à l'AFP une autre source militaire.

Les combats à Saada sont intervenus 24 heures après l'annonce par le gouvernement, dans la nuit de vendredi à samedi, d'une suspension des opérations militaires, aussitôt rompue par les rebelles, selon les autorités.

Samedi soir, le président yéménite Ali Abdallah Saleh les a exhortés à répondre favorablement à l'offre suspension des opérations militaires.

«Nous vous appelons à ne pas rater cette chance et à respecter l'offre que le gouvernement a faite afin de faire la paix», a dit le président Saleh dans une déclaration à la veille de l'Aïd el-Fitr, marquant la fin du mois de jeûne du ramadan.

Le gouvernement exige notamment des rebelles «le respect du cessez-le-feu, l'ouverture des routes, l'évacuation de leurs positions et la libération des détenus civils et militaires».

Une précédente trêve, à l'initiative du gouvernement le 4 septembre, n'avait tenu que quelques heures.

«Nous sommes prêts à un cessez-le-feu dès que le président Ali Abdallah (Saleh) l'aura décrété», a pour sa part affirmé Yahia al-Houti, membre de la direction rebelle, sur la chaîne de télévision qatarie Al-Jazira.

S'exprimant depuis Berlin où il vit en exil volontaire, ce frère du chef de la rébellion, Abdel Malek al-Houti, a ajouté: «Mes frères acceptent tout ce qui est de nature à mettre fin à la guerre».

Sanaa accuse la rébellion d'être soutenue par «certaines parties en Iran», et de vouloir rétablir l'imamat zaïdite dans le pays, ce que les rebelles démentent.