Le vice-président américain Joe Biden a eu jeudi après-midi des discussions à Erbil, au Kurdistan irakien, pour pousser les dirigeants irakiens à accélérer l'adoption de lois, dont celle sur les hydrocarbures, avant les élections législatives de janvier.

L'adoption d'une loi sur les hydrocarbures, visant à ouvrir les secteurs du pétrole et du gaz irakiens et établir un cadre pour le partage des recettes, tarde, et la campagne en vue des législatives n'arrange rien, a déclaré M. Biden.

Plus tôt à Bagdad, il a estimé que les élections de janvier représentaient une étape «critique pour l'avenir de l'Irak», et a rencontré des soldats américains dans une base militaire à l'extérieur de Bagdad.

«En vérité, certains des problèmes les plus difficiles sont plus difficiles (encore) à résoudre lors des périodes électorales», a-t-il dit.

M. Biden a soulevé la question de la loi sur les hydrocarbures lors d'entretiens dans la capitale, notamment avec le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki, a indiqué un responsable américain, sous couvert de l'anonymat.

Il devait discuter du même sujet avec les dirigeants kurdes, a-t-il ajouté.

Une adoption rapide de la législation est «dans l'intérêt du pays», a encore dit le responsable.

M. Biden a pressé les dirigeants irakiens de réviser à la baisse les conditions d'exploitation de champs pétroliers après l'échec fin juin d'une première phase de mise aux enchères, selon le haut responsable américain.

Lors de ses entretiens mercredi, M. Biden a affirmé aux responsables irakiens que des offres «plus généreuses» devaient être proposées aux compagnies pétrolières étrangères qui participeront à la deuxième phase de mises aux enchères en décembre, a affirmé ce haut responsable.

«A notre avis, il est dans l'intérêt de chaque Irakien d'accepter une plus petite part d'un gâteau beaucoup plus grand», a-t-il ajouté, assurant que le gouvernement irakien avait «appris beaucoup» de la première mise aux enchères en juin.

Fin juin, les compagnies pétrolières internationales avaient refusé les conditions proposées par le ministère du Pétrole pour l'exploitation de cinq des six champs pétroliers et de deux champs gaziers offerts à la concurrence pour la première fois depuis 37 ans.

Seul le champ de Roumeila, qui recèle les plus grandes réserves de pétrole d'Irak, avait trouvé preneur avec la compagnie britannique BP Exploration Operating Company et la société chinoise CNPC.

Les autres compagnies avaient notamment jugé la rémunération par baril trop basse.

Dans une interview à la chaîne de télévision américaine CNN, M. Biden s'est félicité des progrès enregistrés selon lui dans les discussions entre les dirigeants kurdes et le gouvernement central sur une série de contentieux comme la question de l'expansion des régions kurdes.

«Je pense qu'ils (...) font de réels progrès (...) Je pense que les tensions ont diminué entre les Arabes et les Kurdes», a-t-il dit.

A l'issue de ses discussions avec le président du Kurdistan irakien Massoud Barzani, M. Biden a indiqué qu'il croyait que le leader kurde «négociait de bonne foi avec le gouvernement central».

M. Barzani a lui réitéré l'engagement des Kurdes à respecter la constitution irakienne qui prévoit un référendum sur l'avenir de la région riche en pétrole de Kirkouk (nord), revendiquée par les Kurdes.

Arrivé mardi en Irak pour une visite destinée à plaider la réconciliation nationale, M. Biden devait quitter jeudi ce pays.