Abdel-Aziz al-Hakim, l'un des dirigeants les plus influents de la communauté chiite irakienne, s'est éteint mercredi en Iran des suites d'un cancer du poumon. Il était âgé de 59 ans.

Abdel-Aziz al-Hakim, l'un des dirigeants les plus influents de la communauté chiite irakienne, s'est éteint mercredi en Iran des suites d'un cancer du poumon. Il était âgé de 59 ans.

Son fils Ammar a précisé dans une déclaration lue sur la chaîne Al-Forat, la télévision du Conseil suprême islamique d'Irak, que son père avait «rejoint les rangs des martyrs» après des «décennies» de «djihad» (guerre sainte) et de «lutte».

Deux proches conseillers, Houmame Hamoudi et Jalaleddine al-Saghir, ont déclaré à l'Associated Press que le chef du Conseil suprême islamique d'Irak s'était éteint mercredi dans un hôpital de Téhéran à la suite d'une brusque détérioration de son état de santé. Les médecins avaient diagnostiqué un cancer du poumon en mai 2007 après des examens dans un centre de cancérologie de Houston au Texas. Le dirigeant chiite avait alors choisi de suivre sa chimiothérapie en Iran.

Né à Nadjaf en 1950, l'homme travaillait en coulisses en tant que chef du plus important parti politique chiite irakien. Mais pour nombre de membres de la majorité chiite, il était bien plus qu'un simple leader: Al-Hakim incarnait le symbole de la victoire de leur communauté et de sa prise de pouvoir après des décennies d'oppression sous Saddam Hussein. Sa famille dirigea un groupe rebelle contre le régime sunnite d'Hussein pendant ses années d'exil en Iran, pays où Al-Hakim vécut pendant 20 ans, tissant d'étroits liens avec des responsables iraniens.

Après la chute de Saddam Hussein en 2003, Abdel-Aziz al-Hakim ébaucha un rapprochement avec les États-Unis, tout en maintenant son alliance avec Téhéran, jugeant que l'armée américaine représentait une clef de l'ascension des chiites en Irak.

Sa maladie l'a contraint à se retirer de la scène publique, son fils et héritier politique Ammar prenant la tête de son parti.

Le président adjoint du Parlement irakien, le chiite Khalid al-Attiyah, a évoqué mercredi une perte pour l'Irak, à l'annonce de sa disparition. «Nous présentons nos condoléances à tout le peuple irakien pour la mort d'Al-Hakim», a-t-il dit. «Nous espérons que les dirigeants politiques poursuivront son oeuvre».

Les Kurdes, qui se sont alliés avec la coalition chiite édifiée par Al-Hakim, ont également estimé que sa mort était une perte pour tous ceux qui oeuvraient en faveur de la réconciliation des factions irakiennes. «Il a eu un rôle significatif dans l'unité nationale irakienne et travaillait dur au rapprochement des différentes opinions» dans le pays, a déclaré à l'AP Fouad Hussein, porte-parole de Massoud Barzani. «Nous espérons que tous les Irakiens et leurs dirigeants suivront son exemple» et ôôn'abandonneront jamais son idéologie» et le «chemin» qu'il a tracé.