Le Fatah a réélu samedi le président palestinien Mahmoud Abbas à la tête de ce parti laïque, au cinquième jour de son premier congrès en 20 ans marqué par des débats houleux sur les moyens de revitaliser cette formation.

Les quelque 2000 délégués, qui participaient au congrès dans la ville de Bethléem, en Cisjordanie, ont voté à l'unanimité à main levée pour M. Abbas, a annoncé le président du congrès, Othman Abou Gharbiyé.

Dans une brève déclaration, M. Abbas s'est engagé à «libérer la terre de Palestine et son peuple de l'occupation israélienne».

«Nous disons à tout le monde que le Fatah est porteur d'un projet national et a une vision claire» de la question palestinienne. «Nous avons commencé la bataille et nous la finirons par la création d'un Etat indépendant», a dit le président palestinien.

L'élection d'un nouveau Comité central de 21 membres et d'un Conseil révolutionnaire de 120 membres, qui devait se tenir vendredi puis samedi, aura finalement lieu dimanche matin, ont en outre indiqué des responsables du mouvement.

Les travaux du congrès devaient durer trois jours mais ont été prolongés en raison notamment de débats houleux entre vieille garde et jeunes délégués. Ces derniers souhaitent jouer un rôle plus important et réclament une réforme globale du parti.

Le Fatah monopolisait le pouvoir au sein de l'Autorité palestinienne avant d'être battu aux législatives en 2006 par le mouvement islamiste Hamas qui l'a ensuite délogé par la force de la bande de Gaza en 2007. Son pouvoir se limite depuis à la Cisjordanie occupée par l'armée israélienne.

Son déclin s'est accéléré depuis la mort en 2004 de son fondateur et chef historique Yasser Arafat, auquel M. Abbas a succédé à la tête du Fatah et de l'Autorité palestinienne.

Lors d'interventions houleuses depuis le début du congrès, de nombreux délégués ont rendu la direction actuelle du Fatah responsable de ses échecs et protesté contre l'absence de bilans administratifs et financiers sur sa gestion lors des 20 dernières années, ternie par des accusations de corruption.

Le Fatah devra aussi adopter un nouveau programme politique. Le mouvement prône la négociation avec Israël pour un règlement du conflit mais insistera aussi dans son programme «sur le droit du peuple palestinien à recourir à la résistance dans toutes ses formes pour recouvrer ses droits», a déclaré vendredi un des ténors du Fatah, Nabil Chaath.