Des milliers de personnes, Israéliens et migrants avec leurs enfants, ont formé samedi soir une chaîne humaine à Tel Aviv contre les menaces d'expulsions de familles entières de clandestins y compris d'enfants grandis en Israël, a rapporté un correspondant de l'AFP.

Les manifestants ont formé la chaîne rue Léwinsky dans le quartier populaire de la station centrale des bus de Tel Aviv, où s'entassent des migrants, pour la plupart venus d'Afrique.

Les organisations israéliennes de défense des droits de l'Homme qui avaient appelé à la manifestation, estiment insuffisant le report de trois mois des expulsions de familles avec enfants et réclament pour elles le statut de résidents.

«Nous nous félicitons de la suspension des expulsions des enfants d'immigrés. Mais il faut écarter une fois pour toutes cette menace, par le vote d'une loi», a déclaré à la radio publique la représentante de l'ONG, Kav la Oved, («La ligne ouverte pour les Travailleurs») qui défend les travailleurs immigrés.

Le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu a annoncé cette semaine qu'un nouveau délai de trois mois avait été accordé aux familles menacées d'expulsion.

L'annonce de l'expulsion projetée d'enfants de clandestins avait provoqué une vague de protestations en Israël, le ministre de l'Education nationale, Gidéon Saar, s'étant lui-même élevé contre cette décision.

Le ministère de l'Intérieur a renforcé en juillet la répression contre l'immigration illégale avec l'entrée en action de l'unité Oz constituée de fonctionnaires de ce ministère chargés de faire la chasse aux migrants.

Des travailleurs clandestins et leurs enfants avaient été ainsi avertis qu'ils avaient jusqu'à début août pour quitter le territoire israélien.

En 2006, Israël avait permis exceptionnellement à 600 familles de travailleurs clandestins avec des enfants de régulariser leur situation. Plus d'un millier d'autres vivent en Israël.

Selon le ministère de l'Intérieur, 300.000 personnes résident illégalement en Israël sur une population globale de plus de 7 millions d'habitants, ce chiffre comprenant 100.000 travailleurs clandestins, leurs familles, des touristes ayant prolongé leur séjour et des Palestiniens.

Mais des organismes de défense des droits de l'Homme en Israël considèrent que ces chiffres ont été délibérément gonflés.

Par ailleurs, le ministère de l'Intérieur a annulé sous la pression d'organismes des droits de l'Homme l'interdiction faite à des migrants de résider dans le secteur de Tel-Aviv.