Les procès de quelque 20 personnes arrêtées pendant les manifestations qui ont suivi la présidentielle contestée du 12 juin en Iran s'ouvriront samedi, a annoncé mercredi l'agence officielle de presse IRNA.

L'annonce de ces premières comparutions en justice depuis la vague protestataire intervient alors que la colère monte face aux à la multiplication d'allégations de violences et d'abus contre les personnes interpellées dans la répression des manifestations postélectorales.

Des prisonniers libérés ont raconté ce qui se passait dans les prisons, faisant état de violences, d'humiliations et de mauvais traitements pendant leur détention, et disant avoir vu des codétenus tués. Ces derniers jours, plusieurs jeunes sont morts en prison, y compris le fils d'un membre important du clan conservateur, Abdolhossein Rouhalamini.

Le jeune homme serait décédé dans la prison de Kahrizak, au sud de Téhéran, où plusieurs détenus seraient morts des suites de tortures et dont la fermeture a été ordonnée mardi par le guide suprême l'ayatollah Ali Khamenei.

Jeudi, les chefs réformateurs Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karroubi doivent prendre la tête d'une cérémonie à la mémoire des victimes de la répression, qui risque de tourner une nouvelle fois à la confrontation violente. La date coïncide avec les 40 jours depuis le décès de Neda Agha Soltan, cette jeune femme dont la mort capturée en vidéo a fait le tour du monde, transformant la victime en icône du mouvement «vert».

Selon l'agence de presse IRNA, la première vague de procès concerne environ 20 personnes, inculpées pour appartenance à des groupes terroristes, port d'armes et de grenades, pose de bombes, aggression envers la police et les miliciens bassidji ou encore «envoi d'images aux médias de l'ennemi». Certains sont proches des Moudjahidedeen-e Khalq, groupe de l'opposition en exil, et d'autres appartiennent à la foi bahaïe, minorité religieuse souvent prise pour cible.

Ceux qui «ont ordonné les troubles postélectoraux» seront eux jugés plus tard, allusion semble-t-il aux responsables de l'opposition