Le président Barack Obama a promis à l'Irak de l'aider à se libérer des sanctions datant de Saddam Hussein, préférant insister sur la coopération future que sur les querelles bilatérales au moment où les relations entrent dans une nouvelle phase.

Pour la première fois depuis son investiture en janvier, M. Obama a reçu le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki à la Maison Blanche.

Si la nouvelle relation entre les deux gouvernements, de moins en moins militaire, a été tendue au cours des derniers mois, les deux hommes n'en ont rien laissé paraître devant la presse.

M. Obama a réaffirmé le soutien américain aux efforts de réconciliation nationale, sans exprimer d'impatience face à la lenteur du processus. La menace que le vice-président américain Joe Biden aurait proférée lors d'une visite en Irak (un désengagement américain en cas de reprise des violences) est mal passée chez les Irakiens, mais M. Maliki, venu chercher des investissements et une aide à la reconstruction de son pays, a surtout parlé des perspectives de coopération économique, commerciale et culturelle.

M. Obama a exprimé son soutien aux efforts de M. Maliki pour faire disparaître les sanctions imposées à l'Irak après l'invasion du Koweït en 1990.

«Continuer à faire peser sur l'Irak les péchés d'un dictateur déchu serait une erreur», a dit M. Obama.

«Le président Obama et l'administration américaine sont d'accord avec nous pour dire que l'Irak ne représente plus une menace pour la paix et la sécurité internationales», a abondé M. Maliki.

Les Nations unies ont imposé à l'Irak de Saddam Hussein de payer des réparations aux pays qui ont souffert de l'invasion du Koweït. L'Irak doit actuellement allouer 5% de ses revenus pétroliers à ces réparations, dont une grande partie va au Koweït.

M. Maliki était dans la matinée aux Nations unies pour plaider sa cause.

M. Obama a cependant rappelé que les autres membres du Conseil de sécurité avaient voix au chapitre.

Mais lui et M. Maliki ont affiché leur volonté d'une relation normalisée et élargie alors que M. Obama a promis de ramener à la maison tous les soldats américains stationnés en Irak d'ici à fin 2011.

Sous couvert d'anonymat, les responsables américains ne cachent pas qu'ils voudraient voir la réconciliation s'instaurer plus vite entre des communautés irakiennes qui ne sont toujours pas parvenues à s'entendre sur la répartition des revenus du pétrole ou sur l'équilibre des pouvoirs entre le gouvernement central et les provinces.

Le manque de sécurité, le récent accès de tensions entre Arabes et Kurdes et le conflit territorial sur la région pétrolière de Kirkouk ajoutent aux préoccupations.

«Il ne fait aucun doute pour le Premier ministre et pour moi que nous avons encore des jours difficiles devant nous», a dit M. Obama. «J'ai redit ma conviction que l'Irak sera un endroit plus sûr et aura plus de chances de réussir si tous ses citoyens, de tous les groupes ethniques et religieux, y trouvent leur place pour prospérer».

«Nous allons travailler très dur pour ne laisser aucune chance aux comportements sectaires», a répondu M. Maliki.

M. Maliki effectuera jeudi une visite, à peine concevable récemment, au cimetière militaire d'Arlington, près de Washington, où reposent des Américains tués en Irak.