Téhéran a accueilli dimanche en héros cinq Iraniens libérés par les forces américaines qui les détenaient depuis deux ans et demi en Irak mais a averti que cela ne signifiait pas un réchauffement de ses relations avec Washington.

L'Iran a toujours affirmé qu'il s'agissait de diplomates mais, selon Washington, ils ne disposaient pas du statut diplomatique.

«Les cinq diplomates et employés iraniens qui étaient détenus par les Américains sont arrivés à l'aéroport de Mehrabad de Téhéran», a rapporté l'agence Fars tandis que la scène était retransmise en direct par Press-TV, la chaîne de télévision d'Etat en langue anglaise qui émet sur satellite.

Libérés jeudi par les Américains et remis aux autorités irakiennes, les cinq hommes ont été accueillis à l'aéroport par le ministre des Affaires étrangères, Manouchehr Mottaki, et d'autres responsables iraniens.

Des couronnes et bouquets de fleurs leur ont été offerts à leur descente d'un avion de la compagnie iranienne Mahan Air, venu d'Irak.

Très souriants, les cinq ont salué par des gestes de la main les nombreux journalistes et personnes venus les accueillir à l'aéroport.

M. Mottaki a salué la «résistance» des cinq diplomates durant leur longue détention.

«Je salue votre résistance courageuse qui est un exemple de la résistance de la nation iranienne», a déclaré M. Mottaki à l'aéroport de Téhéran.

«Nous nous réservons le droit de donner des suites à cette action sauvage du gouvernement (de l'ancien président américain George W.) Bush» devant les instances judiciaires internationales, a-t-il ajouté.

Appréhendés le 11 janvier 2007 à Erbil, au Kurdistan irakien, les cinq Iraniens étaient accusés d'alimenter l'insurrection irakienne en armes et d'inciter à des actions contre les troupes américaines dans le pays.

Le porte-parole de la diplomatie iranienne a déclaré que cette libération ne modifierait pas les relations entre l'Iran et les Etats-Unis, rompues depuis 30 ans.

«Cette libération intervient dans le cadre de l'accord de sécurité Irak-USA et n'aura pas d'influence dans les relations entre l'Iran et les Etats-Unis», a dit Hassan Ghashgavi, cité par l'agence Mehr.

La Maison Blanche avait déjà pris soin d'expliquer que leur libération ne représentait pas un geste en direction de Téhéran.

Cette libération est «simplement une décision fondée» sur l'accord de sécurité de 2008 conclu avec Bagdad, avait dit un haut responsable de la Maison Blanche, Denis McDonough, au sommet du G8 de L'Aquila (Italie), la semaine dernière, auquel participait le président Barack Obama.

Le ministre irakien des Affaires étrangères Hoshyar Zebari avait rappelé que l'accord prévoit le désengagement total des forces américaines du pays d'ici fin 2011 ainsi que le transfèrement de tous les prisonniers aux mains des Américains aux autorités irakiennes.

Appréhendés le 11 janvier 2007 à Erbil (nord), les cinq Iraniens étaient accusés d'alimenter l'insurrection irakienne en armes et d'inciter à des actions contre les troupes américaines.

Au moment de leur arrestation, Téhéran avait fait état d'un raid nocturne contre son «consulat» d'Erbil. Le Pentagone avait toutefois démenti que le bâtiment ait un quelconque caractère diplomatique.

Cette opération avait contribué à aggraver encore les relations entre l'Iran et les Etats-Unis, qui, comme l'Europe, accusent Téhéran de vouloir se doter de l'arme nucléaire.

sgh/jlb