Le premier ministre irakien Nouri al-Maliki a réitéré samedi son appel à des changements dans la Constitution irakienne qu'il souhaite donnant plus de pouvoir au gouvernement central face aux régions.

«La constitution n'est pas parfaite et n'est pas une bonne formule pour construire un État moderne», a affirmé le premier ministre devant une assemblée de cheikhs réunis à Bagdad. «Elle a joué un rôle dans une période difficile de l'histoire de l'Irak mais elle nécessite absolument d'être modifiée afin de construire l'État. Quand je parle de modifications, elles doivent être constitutionnelles (...) et non pas réalisées par l'intimidation ou en faisant peur aux autres», a-t-il ajouté.

M. Maliki souhaite renforcer les prérogatives du gouvernement central. Les Kurdes, qui jouissent d'une province semi-autonome et d'un territoire riche en pétrole, rejettent fermement toute modification à la Constitution, craignant de perdre une partie de leur large autonomie.

Les provinces chiites du sud du pays, également très riches en pétrole, sont aussi réticentes à des modifications constitutionnelles.

Des modifications à la Constitution sont toutefois extrêmement difficiles à apporter car tout changement peut-être rejeté par trois provinces or le Kurdistan est composé de trois provinces.

M. Maliki a par ailleurs rejeté l'amnistie d'anciens insurgés. «La réconciliation (...) avec les meurtriers et les criminels ne se réalisera pas», a-t-il lancé.

«Il n'est pas juste de nous réconcilier avec ceux qui ont rendu les femmes veuves, les enfants orphelins, ont détruit le pays, ont lancé des guerres et ne se sont pas excusés jusqu'à maintenant, car leur esprit est corrompu», a-t-il insisté, en faisant référence aux membres du parti Baas de l'ancien président Saddam Hussein qui avaient rejoint l'insurrection.