Les autorités iraniennes ont recours à des interrogatoires «violents» pour extirper de fausses confessions aux personnes protestant contre l'élection présidentielle, selon des témoignages recueillis par l'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch (HRW).

«Les autorités iraniennes pratiquent des interrogatoires prolongés et violents, avec coups, privations de sommeil et menaces de torture, pour obtenir de fausses confessions», affirme dans un communiqué publié mercredi l'organisation basée à New York, qui a recueilli les témoignages de plusieurs détenus.Depuis le scrutin du 12 juin, les autorités iraniennes ont arrêté plusieurs figures réformatrices, des militants politiques, des journalistes et des centaines de manifestants pour étouffer le mouvement de contestation à la réélection de Mahmoud Ahmadinejad.

HRW cite le cas d'un jeune de 17 ans arrêté le 27 juin et relâché le 1er juillet.

«Le premier jour, alors que j'avais les yeux bandés, l'interrogateur m'a emmené dans un parking. Ils nous ont obligés à rester debout pendant 48 heures sans dormir», raconte le jeune homme, selon les propos rapportés par HRW.

«La première nuit, ils nous ont attaché les mains et nous ont battus à plusieurs reprises avec un bâton. Ils n'arrêtaient pas d'insulter les prisonniers. C'était effrayant. On était tellement stressé et on avait si peur qu'on s'est tous uriné dessus», poursuit-il.

«Ils nous ont donné un gros bout de pain une fois, mais pas d'eau. Le dernier jour, ils ont enlevé le bandeau qu'on avait sur les yeux et nous ont forcés à signer une feuille blanche sur laquelle il était écrit, en bas: Je suis d'accord avec toutes les déclarations précédentes».