Saddam Hussein était à Bagdad lors de l'entrée des troupes américaines le 9 avril 2003 et n'a quitté la capitale irakienne que le lendemain ou le surlendemain, selon des interrogatoires de l'ex-dictateur irakien menés par le FBI pendant sa détention et rendus publics vendredi.

Les comptes-rendus de 27 séances d'interrogatoires et de «conversations» menés entre janvier et juin 2004 ont été déclassifiés par la police fédérale aémricaine (FBI). La plupart ont été menées par un agent spécial du FBI, parlant arabe, George Piro, dans un centre de détention américain près de l'aéroport de Bagdad. L'ancien dictateur, capturé le 13 décembre 2003 près de Tikrit au nord de Bagdad et pendu le 30 décembre 2006, raconte qu'il est resté jusqu'au 10 ou 11 avril dans la capitale alors que les troupes américaines y avaient fait leur entrée le 9.

Il a tenu une dernière réunion avec les hauts responsables de son régime et leur a déclarés: «nous lutterons en secret».

Il a ensuite quitté Bagdad, «dispersant» progressivement sa garde rapprochée, afin de ne pas attirer l'attention.

La cave de la ferme d'Al-Daour, à 30 km au sud de Tikrit, au nord de Bagdad où il a finalement été capturé huit mois plus tard, les cheveux mi-longs, une barbe de plusieurs mois, était déjà une cache qu'il avait utilisée en 1959 lorsqu'il avait fui après une tentative échouée de coup d'État.

À plusieurs reprises, l'agent du FBI l'interroge à propos de sa pratique, réelle ou supposée, d'utiliser des sosies pendant sa dictature. «C'est du cinéma, pas la réalité», a répondu Saddam Hussein en riant.

Il refuse de répondre aux questions abordant l'utilisation d'armes chimiques contre son propre peuple et contre l'Iran: «je ne me laisserai pas coincer dans ce genre de débat technique», répond-il à l'agent du FBI.