Le bilan des victimes des violences en juin en Irak est le plus haut en onze mois avec 437 morts, selon des chiffres obtenus mercredi auprès des ministères de la Défense, de l'Intérieur et de la Santé.

Selon ces chiffres compilés, 372 civils, 45 policiers et 20 soldats ont été tués en juin. En plus, 960 civils, 101 policiers et 34 soldats ont été blessés.

Ce bilan est le plus élevé depuis juillet 2008, lors duquel 465 personnes avaient trouvé la mort.

Le mois de juin a été marqué par plusieurs importants attentats au moment où les troupes américaines achevaient leur retrait des villes et agglomérations irakiennes.

Dans l'attentat le plus meurtrier depuis un an et demi en Irak, 72 personnes avaient péri le 20 juin dans la province de Kirkouk, située à 250 km au nord de Bagdad.

Soixante-deux personnes, dont des femmes et des enfants, avaient également trouvé la mort dans un attentat survenu sur un marché du quartier chiite de Sadr City quelques jours plus tard.

Sur un autre marché de la ville, treize personnes ont été tuées et 54 autres blessées vendredi dernier.

L'Irak a pris mardi le contrôle total de ses villes et agglomérations six ans après l'invasion américaine, mais cette journée historique a été endeuillée par un attentat meurtrier qui a fait 33 morts et 92 blessés dans un marché très populaire du centre-ville de Kirkouk.

Les 500 000 policiers et 250 000 militaires irakiens ont commencé à assumer la sécurité dans les centres urbains alors que la quasi-totalité des 133 000 soldats américains devaient être cantonnés à l'extérieur dans un rôle d'appui et de formation jusqu'à leur départ fin 2011.

Le président Barack Obama a vu mardi dans le retrait des soldats américains des villes irakiennes une «étape importante» vers un désengagement total et un retour de l'Irak à une totale souveraineté, mais a prévenu que le pays avait encore des «jours difficiles» devant lui.

«Je veux dire quelques mots sur l'étape importante que nous avons franchie en Irak», a dit M. Obama à la Maison-Blanche.

«Ne vous y trompez pas, il y aura encore des jours difficiles. Nous savons que la violence va se poursuivre en Irak, nous l'avons vu dans l'attentat inepte qui s'est produit aujourd'hui à Kirkouk» (nord), a-t-il prévenu, faisant référence au dernier attentat dans cette ville du nord de l'Irak.

La coalition conduite par les États-Unis a envahi l'Irak en mars 2003 et le le régime du parti Baas de Saddam Hussein a été renversé avec l'entrée des troupes américaines dans Bagdad le mois suivant.

L'invasion s'était transformée rapidement en chaos puis en guerre confessionnelle sanglante avant que l'armée et la police irakiennes, largement épaulées par les forces américaines, ne reprennent le dessus sur les insurgés de tous bords.