Un groupe de combattants pro-taliban du nord-ouest pakistanais a confirmé mardi avoir mis fin à un accord de cessez-le-feu avec le gouvernement, nourrissant les craintes d'une extension des combats entre l'armée et les rebelles dans la région.

«Nous révoquons l'accord de paix conclu avec le gouvernement» en 2007, a déclaré Ahmedullah Ahmedi, porte-parole du groupe armé de Hafiz Gul Bahadur, basé au Waziristan du Nord, où une embuscade non revendiquée a tué 16 soldats dimanche, dans une déclaration téléphonique à la presse locale à Peshawar.

Le Waziristan du Nord est l'un des sept districts tribaux semi-autonomes frontaliers de l'Afghanistan, des territoires instables, très peu contrôlés par le gouvernement et considérés comme des repaires talibans et d'Al Qaïda.

«Nous continuerons à viser des cibles militaires dans la zone jusqu'au retrait total des troupes et à la suspension des attaques de drones», a ajouté le porte-parole, qui avait évoqué la fin de ce cessez-le-feu lundi.

Plus de 40 tirs de drones sur les zones tribales ont tué plus de 440 personnes depuis août 2008, selon les responsables de sécurité pakistanais.

Les Américains, dont le Pakistan est un allié dans leur guerre contre le terrorisme, ne confirment pas ces tirs de missiles, mais seules la CIA et l'armée américaine, déployée de l'autre côté de la frontière, en Afghanistan, possèdent de tels appareils dans la région.

Le groupe de Hafiz Gul Bahadur avait signé un accord de cessez-le-feu avec le gouvernement en 2007, sans toutefois désarmer comme il le prévoyait.

Le gouvernement a signé ces dernières années plusieurs accords du même type avec des chefs talibans ou tribaux, mais ils n'ont guère tenu, comme celui signé en février à Swat, suivi trois mois plus tard d'une offensive de l'armée.

La fin du cessez-le-feu fait craindre une extension au Waziristan du Nord des combats que se livrent l'armée et les rebelles dans plusieurs autres districts du nord-ouest, tribaux (Waziristan du Sud notamment) ou non (Swat, Buner, Bas Dir).