Le ministère des Affaires étrangères a reçu des informations préliminaires indiquant qu'un Canadien était à bord de l'Airbus A310 qui s'est écrasé la nuit dernière au large de l'archipel des Comores, dans l'océan Indien. Cela confirme ce qu'un porte-parole de la compagnie yéménite a déclaré à CBC Newsworld.

Ottawa a alerté ses bureaux de Sanaa, au Yemen, et de Riyadh, en Arabie Saoudite. « Nous avons reçu des rapports préliminaires de Yemenia Air indiquant qu'un citoyen canadien était possiblement à bord de l'avion. Les représentants officiels du consulat sont en contact avec les autorités locales et la compagnie aérienne du Yemen pour confirmer cette information », a dit à La Presse Laura Markle, porte-parole au ministère des Affaires étrangères et du commerce international.

Le vol 626 de Yemenia Air reliait l'Aéroport international El Rahaba de Sanaa à l'Aéroport international Prince Said Ibrahim de Moroni. L'avion transportait 153 passagers et membres d'équipage, dont une soixantaine d'origine française.

Un enfant a été retrouvé vivant aujourd'hui sur le site de l'accident, causé probablement par de mauvaises conditions météorologiques. «Il est actuellement dans un bateau des sauveteurs», a déclaré à l'AFP par téléphone le docteur Ben Imani, chirurgien à l'hôpital El-Maarouf, principal hôpital de la capitale comorienne Moroni.

Les services médicaux du Croissant Rouge comorien attendaient l'arrivée du jeune miraculé, découvert plusieurs heures après l'accident qui s'est produit en pleine nuit.

«Le bateau est en vue avec l'enfant à son bord. Nous avons tout ce qu'il faut, perfusion et équipements, pour assister l'enfant dès qu'il sera débarqué», a expliqué plus tôt Arfachad Salim, coordinateur du Croissant rouge, interrogé au téléphone depuis une plage du nord de l'île de Grande-Comore, principale île de l'archipel.

Dans la matinée, un avion des autorités comoriennes a repéré la carlingue de l'appareil, des débris et des traces de carburant à quelques kilomètres des côtes, a indiqué à l'AFP le secrétaire général du gouvernement comorien Nourdine Bourhane.

«Des cadavres flottant à la surface de l'eau ont été vus et une nappe de carburant a été repérée à quelque 16 à 17 milles (environ 29 km) de Moroni», a indiqué de son côté à Sanaa un haut responsable de l'Aviation civile yéménite, Mohammad Abdel Kader, sans pouvoir préciser les raisons de l'accident.

«Le contact avec le vol 626 de la Yemenia, parti lundi à 14H45 (HAE), a été perdu mardi à 18H51 (HAE lundi)», a-t-il expliqué en ajoutant que «les conditions météorologiques étaient mauvaises, avec des vents de 61 noeuds».

Selon des témoins à l'aéroport de Moroni, l'appareil a semblé entamer son approche pour atterrir, avant de soudain repartir, puis disparaître.

«J'ai vu l'avion approcher puis repartir, je n'ai pas compris», expliquait l'ancien ministre comorien de la Défense Houmed Msaidié, interrogé par l'AFP à l'aéroport où il était venu accueillir une parente.

Cet accident de l'appareil de la compagnie nationale yéménite survient moins d'un mois après la chute d'un Airbus A330 d'Air France entre le Brésil et la France.

Yemenia était «très surveillée» par les autorités françaises et «de très nombreux défauts» avaient été «constatés» sur l'avion, a révélé mardi le secrétaire d'Etat aux Transports, Dominique Bussereau, en soulignant que la France serait «partie prenante» de l'enquête.

Paris a dépêché sur la zone deux bâtiments de la Marine nationale et un avion Transall, partis de l'île de la Réunion.

L'équipage de 11 membres était composé de six Yéménites, deux Marocaines, deux Ethiopiennes et une Philippine, a annoncé une commission d'enquête mise en place par le Yémen.

L'appareil avait été fabriqué en 1990 et était exploité par Yemenia depuis octobre 1999, a indiqué mardi Airbus en précisant qu'il avait approximativement 51 900 heures de vol réalisés au cours de 17 300 trajets.

Quelques heures après l'accident, la Commission européenne a proposé de «constituer une liste noire mondiale» des compagnies aériennes dangereuses.

Avec la Presse Canadienne et l'Agence France-Presse