Le plus haut responsable du Hamas incarcéré en Israël, le président du Parlement palestinien Abdel Aziz Doweik, a été libéré mardi après avoir purgé la majeure partie de sa peine de trois ans de prison.

Un tribunal militaire israélien avait condamné Abdel Aziz Doweik à 36 mois de prison pour appartenance au Hamas. Agé d'une soixantaine d'années, il souffre d'hypertension artérielle et de diabète. Son avocat, Fadi Kawasmi, a précisé qu'il arrivait régulièrement que les peines des détenus soient écourtées de plusieurs mois pour bonne conduite.

Abdel Aziz Doweik a été relâché en Cisjordanie. «Mon corps est libre, mais mon coeur reste en prison avec les autres prisonniers», a-t-il déclaré.

Selon le Hamas, 35 autres parlementaires du mouvement sont toujours incarcérés dans des prisons israéliennes. Le Hamas n'a pas dit si Abdel Aziz Doweik reprendrait ses activités comme président du Parlement. L'instance n'a pas fonctionné depuis que le Hamas a pris le contrôle de la Bande de Gaza par la force en juin 2007, créant de fait une scission des Territoires palestiniens, l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas ne contrôlant plus que la Cisjordanie.

Le président du Conseil législatif palestinien faisait partie des dizaines de politiciens du Hamas arrêtés après la capture du soldat franco-israélien Gilad Schalit par des militants du Mouvement de la résistance islamique dans la Bande de Gaza en juin 2006.

Jeudi, cela fera trois ans que Gilad Schalit est en captivité. Les négociations visant à obtenir sa libération en échange de celle de centaines de détenus palestiniens sont actuellement dans l'impasse.

Mardi, des Palestiniens et des Israéliens ont manifesté de chaque côté de la ligne de séparation entre Israël et la Bande Gaza, réclamant un échange de prisonniers.

Par ailleurs, un groupe israélien privé Bimkom, a annoncé mardi que le gouvernement avait élaboré des projets permettant de légaliser 60 logements existants dans une colonie sauvage de Cisjordanie et de permettre la construction de 240 autres.

Les plans ont été approuvés par le ministre de la Défense Ehoud Barak et transmis aux autorités en avril, selon le groupe. L'avant-poste concerné se situe à quelques centaines de mètres seulement de la colonie juive de Talmon, non loin de Ramallah. C'est l'une des centaines de colonies sauvages érigées par des colons sans l'autorisation officielle du gouvernement, mais souvent avec la coopération d'agences gouvernementales.

Les Etats-Unis ont insisté à plusieurs reprises ces dernières semaines pour qu'Israël gèle les constructions dans les implantations, conformément aux obligations prévues par la feuille de route pour la paix au Proche-Orient élaborée par le Quartet (Etats-Unis, Russie, Nations unies, Union européenne).